n SAINT CYPRIEN
Mais a ces genereux accents lous ne repondaient point avec un ćgal courage. Amollies par une longue paix, bien des ames n’avaient plus le ressort necessaire pour resisler a une perse-cution aussi raffinee que celle de Dfece. De nombreuses chutes, plus nombreuses qu’en ancune aulre persecution, ne larderent pas a affliger PEglise, et elle out la douleur d’avoir desormais a diviscr ses enfants en dcux catógories, que la langue de l’epoque designe par ces noms : d’un cóte, ceux qui elaient restes debout, stantes; de Pautre, ceux qui etaient iombes, lapsi.
Ces derniers, il est vrai, ne tardaicnt pas £ demander aux expiations de la penitence le pardon de leur defaillance ; mais cetio penitence meme allait soulever dans le sein de PEglise des querelles aggravant encore le scandale de leur chute: c’est cc qu’oii appela la question des Iombes.
L’usage, en efTet, s’elait introduif, des le ii* siecle, que les confesseurs detenus dans les prisons accordassent aux malheu-reux qu’un instant de faiblesse avait enlraines dans Papostasie des lettres de recommandation, en consideration desquelles PEglise adoucissait & leur egard les rigueurs de la discipline. C’est ce qui elait arrive a Carthage. Les martyrs dont saint Cyprien vient de celebrer la gloire lui avaient adresse une letlre en faveur de ceux de leurs frfcres qui avaient defailli dans la lutte : celte lettre ćtait respectueuse et mesuree, et ne depas-sail point dans ses requetes les limites marquees dans les sacres canons. Mais, grdce aux intrigues de quelques prćtres1, qui, des Pelection de saint Cyprien, s’ćtaient eleves contrę lui, et dont Pirreconciliable jalousie elait restee depuis a 1’alTut de toutes les occasions de troubles, cette legilime intervention, qui n’etait que Papplication du principe catho!ique de la com-munion des saints, allait devenir un brandon de discorde. Les
sime, qnand celni-ci out levó ou-vcrtcment contrę Faust Cyprien l’ć-tendard de la rćbellion.
Cette faction comptait clnq pretres, dont le ebef ćtait Novat; mais ello sc mit, pen do temps apres, & la suitę du diacre Fćlicls-