138 comptes rendus G
par lcs miniatnres de l*Evanglie du Pantocrator MS 47 (1301). Dcpuis pcu, W. Grapę a pn idcntifier dans les mosaicjnes de Kilise Djami lin spćcimen de cettc manierę qni scmblait £tre tont a fait ćtrangere a la capitale. L’analyse des mosaTcfiies de Fethiye montre que lcs artistcs qui out travai)lć se sont iuspirćs anx principes sons-acents anx cenvres appartenant nu < premier style » et qne la « manierę cnbiste *, bien que connue par enx, a etc 6vitee dc faęon delibćrec. II. B. atlirc 1’attontion sur la circonstance qnc lcs cenvres constantinopolitaines igno-rent les exagerations provinciales dc la phase intermćdiaire et, par consćqncnt . « One cannot dlsregard the wcll-known phenomenon tliat provincial monuments seein to be “progressive” wbereas, in rcality, they display carcless cxagerations of forms sclccted froin the mamstream » (p. 103). Ponr conclurc, Tautcur sc rapporte non seulement anx comparaisous avec lcs cenvres d’art monnmental, mais anssi avec la pcinture d’icónes et dc inannscrits, ce qui lui permet de constatcr que le soin et rćlćgance d’cxecution des mosatques de Fethiye, lenr gammę chromatique raffinćc, la possibilite virtuelle de transposer les fignres 5 une ćehclle moindre sans altćrer lenrs qnalites esthćtiques sont antant de traits qui rapprochcnt ces mosaiqucs des principes et de la tcchnique dc la pemture miniaturale. Et ce n’est pas im fait fortnit et sans signification : c’est jnstement le rcflet d’unc inćme attitude mcntale du donateur, qu'i 1 soit le commanditairc d’nnc icónc, d’un inanuscrit ou d’un ensemble de inosaiqncs. La • des-tination privee * de ecs ceuvrcs, la qualitć de fins « connaisseurs » qu’cllcs lont supposcr chcz lcs donateurs, attestc un miheux aristocratique et « fin de sićcle », cultive et cultivant une tradition classicistc et <« philologique ». Les artistcs, sensibles comine toujours aux courants intcllectncls d’une ćpoqne et sachant satisfairc les desideiata et ideanx des reprćsentants d’unc elasse sociale capable de financcr la realisation des monuments, out sublimć dans leurs cenvres un <* cl i mat spiritucl *, un etat d*cspnt qui — dans le cas qui nons occnpc — est cclui de la grandę aristocratic byzantine h la ycille de sa dćfinitive dćcadence.
Une fois de plus et ainsi qu’il nous a habituć dans son livre snr la miniaturę, foison-nant dc suggestions, ou il brosse un tableau dc la « spatbyzantinischc Gcscllschaft », Hans Bcltmg nons offrc, a propos des mosaiqncs dc Fethiye Djami, une misę an point nuancće dc nomljrc de questions restćes en suspens dans 1’interprćtation du proces d’evolution du style palćologue, sans nógliger de tirer lcs conclusions d’ordre sociologique. Car, sclon ses propres paiolcs qni assnmcnt la quahte d’une profession de foi :« It is msnficicnt for art historians simply to datę monuments and to describe surfacc qualitics of style. Rathcr, what is needcd of them is to cvalnatc the intentions and conditions of artistic production, secn wlthin the traincwork of the age and in the light of the tradition acccssible to it »(p. 10G). Nous sous-crivons sans rćservcs a ce point dc vuc et il nous scrnble qu'il est justifić d’cspćrer de la part dc II. Bclting, dans un proelie avenir, une 6tude exhaustive snr la pcinture d’epoque palćologne.
Ponr finir, rappclons aussi Tintćrfit que presentent les fresqncs de Fethiye Djami (p. 107— 111), exccutćes vcrs 1290 (v supra). Bień que trćs fragmentaires, ces peintures temoig-nent fort a propos sur les tendanccs differentes dans la capitale et dans la province byzantine, justc au moment de la phase dc transition vers le second style et dc 1’apparition de la « manierę cnbiste *. A Constantinoplc meinc, lcs fresqucs de 1’ćglise de Sainte-Enphćmia — ćtudiees dej5 par H B. dans une monographie — sont les plus proches, au point de vue du style et de la datę, de cclles de Fethiye, et ainsi 1’image de la peinture paleolognc mćtropolitaine cormnence a s’ctoffcr, les * missing links » finissent par ćtre restitućs.
Commc toujours quand il s’agit des publications dc Dumbarton Oaks, la prćsentation graphique et rillustration du livrc sont d’une qualitć exceptionnellc. C’cst dire qne nous salu-ons doublcment — non seulement pour le contenu, mais aussi pour la formę — 1’apparition de la monographie dcdićc aux mosaTques et fresques du couvent de la Pammakaristos.
Carmen Laura Dumilrcscu
M. I. MANOUSSAKAS, ’AXX7)XoYpa9[a ?Y)ę 'EXXT)viX7ję ’A8eX9ÓTiQ/raę Bev£Tiaę (1641— 1647) pi TOÓę ^ye[i.óveę tyję BXaxtaę xal TYję MoX8ap[aę (<X7ró Ta £7r[a7)p.a 7rpaxTixa TTję), tirage a part de 07jaav>pta{xaTa, 15, Venise, 1978, 29 pages, avec 3 planches et ićsumć italicn.
11 y a dćja une dizaine d’annćes quc le Prof. Manoussakns poursuit son activitć d’ćdi-tion des archives de la Confrśrie grecque orthodoxc de Yenise, commencće avec le volume d”Avćx8oTa 7raTpi.apxtxa yp«[(1547— 1806), que nous ehincs le plaisir de signalcr en son