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COMPTES RENDUS

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^William W. Mc. Grew pćnćtre par son 6 tu de (La guestion agralre pendant la guerre grecęue d^ftnd6pendance) dans le domaine de la polltique intćrieure, en tAchant de dlscerner sl cette guerre des Grecs avait uniąuement un caractćre natlonal, visant k rej eter la domina* tion ottomane, ou blen si Ton peut lui attribner le caractćre d'une rćvolution sociale aussi. D est ćyident qu'Il est Impossible d'envisager ce dernier aspect dans le sens des rćvolutions modemes, puisąue les classes sociales qui portent le message rćvolutlonnaire (le proletariat et la bourgeolsie moyenne) leur faisaient dćfaut On ne peut pas parler, dans ce cas, d'une ideologie sociale, d'une image clalre des reformes n6cessaires. Pourtant le systćme de la propriete terrienne — tel que l'avait organise le rćgime ottoman — constituait une situation de fait qui ne pouvait pas manquer de souleyer les m6contenteraenta et donner naissanceć des Solutions empiriques. Tout d'abord, il failait repartir les proprietes ottomanes abandonnćes, reprćsentant plus de la moitie des terres fertiles; le modele des institutions communales tradltionneles s’imposait tout naturellement, dans Tabsence d’une autoritć centrale consti-tu6e. U fut appliąuó dans le Peioponnese (le senat de Kaltetzi) par des dispositions tendant k differencier les proprietes chrćtiennes de celi es appartenant aux Ottomans. C'est sous la formę de mesures concernant les irapdts destln6s k la guerre que la question agralre fut entamee. L*emploi des revenus provenant des proprietes ottomanes au profit de la lutte natio-nale — plutdt que d*en fałre profiter les paysans — constitua un prćcćdent que les gouveme-ments de la periode revolutionnaire allaient suivre. Les « domaines d'Etat» ont constitue le plus clair des revenus de guerre Intćrieurs, en 1825—1827 surtout. Le manque de cohesion sociale et les difficultes administratives auxquelles se heurtait le gouvemement pour une dis-tribution des terres ont rendu la solution d'une reformę agralre impossible. D*aiUeurs, les Puissances europ6ennes y auraient vu une teinte de radicalisme social inqui6tant et, d'autre part, les paysans grecs qul auraient reęu les terres ottomanes, en etant exemptes d’imp6ts, devenaient par cette mesure une categorle privil6giee, envi6e par les cultivateurs des grandes fermes grecques. Le maintien du statut des «domaines d*Etat» servalt de barriere contrę les forces qui, une fois mlses en marche, auraient remis en question le rćgime de la proprićtć et 1'ordre social qui en dćcoulait. Ces expćdients temporaires durćrent en fait 50 ans, car ce n'est qu'en 1871 que le gouvernement grec prit effectivement des mesures afin de distri-buer ces domaines.

John A. Petropoulos—dont nous avons mentionnć rexcellent cadre du prćsent volume, brossć dans son Introduclion — traite des Formes de collaboration aoec Venneml pendant la PremUre Guerre de Libćratton, un sujet nćgligć par le passć, inspirant une rćserve expUcable, parce qu'il semble jeter des doutes surl’existence du scntiment natlonal des Grecs. Tout en reconnalssant Tanachronisme dd au dćplacement sćmantique du terme «collaboration t, J. Petropoulos constate pourtant son utilitć par le fait qu'il exprime ce qu'd l'ćpoque de la guerre de 1820 on entendait par une sćrie de termes: hypnotage ou proskgnesis, kapok ou kapaki, buyurdi ou proskynochartion dćsignant difićrents aspects des relations des Grecs avec les Ottomans. En distinguant diffćrents types de comportement envers Tennemi, 1’auteur s'arrćte surtout aux formes de soumission condamnables et ćtablit les critćres qu'on peut avoir en vue au sujet de leur degrć de culpabllitć. C'est en Roumćlie que Ton constate les formes ies plus graves de collaboration, alors que le Pćloponnćse n'en connait qu’un seul.

La troisićme partie du volume a tralt k la pćriode qui suit la guerre de iibćration. En faisant 1'analyse du Caractire du nouoel Etat grec, sous le rćgne d’Otho T^er, Harry J. Psomia-des aborde cette question en termes structuralistes, en souiignant les caractćres de < struc-tures non-occidentales» des rćalitćs grecques. Le processus politique de l'ćpoque ćtudiće laisse voir 1’influence du facteur ćtranger, qui deyient determinant. Le traitć du 7 mai 1832 avait institutionnallsć les influences extemes dans la Grćce indćpendante, rAngleterre* la France et la Russie y exeręant le droit d^,immixtion auquel les autorlsait le prćt ćtranger accordć k TEtat grec et dont les ministres des trois Puissances, se trouvant k Athćnes, surveil-laient le paiement. En fait, ils se mćlaient k la vie politique grecque qul allait se caractć-riser dorćnavant par les inćvitables lntrigues qui opposalent les protecteurs et la dientćle de chacun d’eux parmi les politiciens grecs. Mais rintćrćt de cet essai de H. Psomiades rćside dans la manićre dont on y dćmontre que ce mai ćtait nćcessaire, car la rćvolution sociale et ćconomique qui etkt pu neutrallser les partis, aurait complćtement changć la socićtć grecque. Mais ce róle de la clientćle politique est aussi k 1’origine de certaines Inerties de la vie poiitique grecque de la seconde moitić du XIX^e sićcle et mćme de Tćpoque eon-temporaine. Barbara Jelavich rend k la guerre d’indćpendance grecque le contexte balka-nique dont nous dćplorions Tabsence plus haut (Les naiions balkanlęues et la guerre grtcąue d*tndependance). En prenant pour tmodćle* balkaniąue la rćvolution grecque, Tauteur en signale les traits les plus saillants: 1) Tintroduction — pendant la rćvolution — d*un appareil administratif trćs centralisć; 2) Tinfluence dćcisive des Grandes Puissances sur la vie poli-tique et les relations interćtatiques des nations balkaniques. L'effort centralisateur de Capo-