376 COMPTES RENDUS 4
od Byzance succombait sous les coups des assaillants. Aussi, la chute de Constantinople a-t-elle donnć matifcre k un autre livre du P* Runciman. Cette fois, il ćtudie Padaptation lente et difficile de PEglise grecąue aprfcs Passervissement de la Nouvelle Romę. La seconde partie difffcre peu de la premifcre, pour le plan : au chapitre Church and State, qui prćsentait les re-lations du patriarcat oeucumćniąue avec les pieux basileis, correspond un autre sous ce titre : The Church cuid the Infidel State. De móme, les pages consacrćes k la politiąue religieuse des derniers Palćologues, oscillant entre POrient et POccident, aboutissent k des exposćs qui prćcisent successivement la position de PEglise de Constantinople par rapport k Romę et k Moscou ainsi que Paccueil qu’y ont trouvć les influences ćtrangfcres : « Papproche lutherienne *, <le patriarchę calviniste » (on devine qu'il s'agit du brillant et tragique Cyrille Lucaris) et « Pexpćrience anglicane *.
Quittant le domaine des controverses religieuses, le Professeur Runciman examine le dćveloppement de la conscience nćo-hellćnique sous Paction des Lumifcres, ce qui Pamfcne k des considćrations sur les Phanariotes d’une objectivitć d*autant plus mćritoire qu’elle est plus rarement le souci de nos contemporains comme des leurs. De ce point de vue, un intćrćt spócial est prósentć par les recherches sur le vćritable auteur de YEzhortation paternelle, ce pamphlet de 1798 qui, dissimulć sous le nom du patriarchę Anthime de Jćrusalem, pre-chait la soumission absolue envers PEtat ottoman dćclinant (voir, k ce propos, Donald M. Nicol, The Byzantine Vieu> of Western Europę, Greek-Roman and Byzantine Studies, Durham, 1967, 4, p. 334). t Plutót le Turc que le Latin ! * restait le cri de ralliement de certains prć-lats orthodoxes, indiffćrents en matifcre politique mais, en revanche, furieusement hostiles k la pensće franęaise des Philosophes, de Yoltaire en particulier. Les tendances rćactionnaires du patriarcat de Constantinople k partir de la dernifcre dćcennie du XVIII0 sifccle ćtaient aussi bien vues par la Russie orthodoxe que par les Turcs. Mais Pentente fratemelle ne pouvait durer et ce dćsir de maintenir de bons rapports avec la Sublime Porte, maltresse de son sort n'allait pas sauver du gibet Grćgoire V, en 1821. C’est la datę assignće na-gufcre par N. Iorga k la mort de cette « Byzance apres Byzance * que le Professeur Runciman a fait revivre avec autant d’esprit critique que de finesse.
Certes, Pauteur a eu des devanciers, auxquels il rend volontiers hommage, en commen-ęant par «the brillant but somewhat erratic Demetrius Cantemir ». Son sujet est de ceux qul ont fait couler tellement d’encre qu’il est impossible de tout lirę. II ćtait donc inćvitable qu’en dćpit d*une trós riche documentation certaines inadvertances se soient ćgarees k travers les pages de ce volume. Par exemple, le monastfcre byzantin de Pćribleptos n’est pas devenu armćnien seulement en 1643, mais dfcs 1461, comme vient de le prouver H. Berbćrian dans un article de la Revue des ćtudes armćnłennes, N. S., V, Paris, 1968, p. 145 — 149. Nous avons quelque peine k comprendre pourquoi Niphon II a fait k 1’auteur Peffet d*un * foolish and unsatisfactory Patriarch » (p. 98) dont, en 1488, Topimon pabliąue aurait demandć k cor ct k cri la dćposition. II nous semble plutót que cet acte fut la consćquence des intrigucs de ses ennemis, semblables k celles qui entralnerent la perte de plusieurs pontifes. II est ceper.-dant vrai que les historiens roumains ont la tendance k envisager Niphon, tel qu’il est dć-peint dans un ćcrit rćdigć en vue de sa canonisation, par le protos athonite, Gabriel. A propos du « despote » Jacques Basilikos, cet ami de Melanchton qui regna en Moldavi© de 1561 k 1563, ou aurait consultć avec profit — entre autres — la Vita Despothi Principis Moldaviaet publice par C. Radu dans le Diplomatarium Italicum, III, et surtout Particie de Marie Holban, En marge de la croisade protestante du groupe de Urach pour ta diffusion de TEuangile dans les langues nationales du Sud-Est europóen — Tępi sodę Wolff Schrcibert Rev. 4tudes sud-est europ., II (1964), n° 1—2, p. 127 — 152. II n*y a pas, k notre connaissance, des liens de parentó qui rattachent Pancien compagnon de Cyrille Lucaris, Nicópliore le didascale, aux Cantacuzfcne (p. 243 — 244); il ćtait probablement de plus humbl© orlgine. Toujours en ce qui concerne Cyrille, il est censć avolr eu comme condisciple un prlnce de