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cave corrompue"^⁷. Les remugles indisposaient le voisinage ; la datę de ia sentence, ie ^ novembre 1486, montre assez qu'on etait alors en plein debut de saison de mOrissage de 1'argile, et que les riverains n'etaient pas disposes a le supporter davantage...

L'argile ddment mdrie devait alors £tre "marehee" avant qu'on puisse la faęonner. Le marchage est connu par la Haggadah anglaise tout comme par Pethnographie ; apres vieillissement, on procede a un epandage de 1'argile sur une aire piane et on la detrempe. Un marcheur nu-pied, aide d'un bSton, marche des heures durant, en spirale, du centre vers la Peripherie puis inversement. Sous les pieds, ie marcheur sent les nodules pierreux et doit les extraire. Pour la periode sub-actuelle, Fr. Espagney indique que la terre marehee est parfois battue avec une barre de fer puis cassee pour en extraire les cailloux.

L'etape suivante est le petrissage, qui a pour but d'assurer l*homogeneite de 1'argile et d'eliminer les bulles d'air g£nantes autant sinon plus au toumage qu'a la cuisson. U est assurement bien effectue en Forez, car rares sont les tessons dont la cuisson a fossilise les bulles d'air subsistant dans la p8te. U faut ensuite repetrir soigneusement 1'argile avant de s'en servir sur le tour. On peut imaginer la situation en examinant 1'iconographie. Des monceaux cfargile a portee de la main du potier assis a son tour sont observables sur le tarot de Vienne, comme sur une enseigne moderne (XVlIe siecle) de Tchecoslovaquie. Le monceau d'argile du tarot est place sur une estrade de bois surelevee, de rnlme que ceiui de la miniaturę franęaise du XVIe siecle^. II semble donc probable que c'est la que s'effectuait rultime petrissage.

Les monceaux d*argile deposes en tas a portee de main du potier ne sont pas du tout informes. lis sont constitues de boules d'argile disposees en pyramide : ce sont les "balles" pre-formees, pr^tes a Pemploi, peu nombreuses car 1'argiie perd vite son humidite sur le bois : jamais plus dHjne dizaine a en croire nos images, de mfime que sur les scenes de toumage des miniatures medievales c'est une dizaine de pots acheves que l'on peut y observer. Le potier a sa roue ne se leve sans doute pas de son tabouret avant d'en avoir faęonne ce nombre, tres approximatif. La balie d*argile est le debut oblige du toumage : en preparant des balles de m£me poids, on savait pouvoir tourner des formes de taille identique, ce qui explique la quasi normalisation des productions medievalcs. L'iconographie semble bien 1'attester, les balles sont d'aspect identique et ce n'est pas la gratuite de 1'enlumineur. L'empilement de balles disposees sur 1'estrade correspond sans doute a ceque lesdocuments ecrits bourguignons appellent un "compte" ou une "main” de pots. Chez Heannote Lapotiere^^, les ceramiques inventoriees sont estimees par "compte" de pots, nombre de pots tires d\jne masse d*argile preparee a l'avance, pour le tournage, par le potier qui peut ainsi planifier son travail et fabriquer sur commande un nombre de pots pre-d eter minę.

Si le tournage est bien connu quant a ses effets, seule l'iconographie recense les differents types de tours et l'inventaire du mobilier professionnel qui l'accompagne. Tour a main et bSton, ou tour a pied plus aisement mobile, tabourets bas du potier, estrades a entreposer les balles, sont seuls a §tre representes. 11 manque le necessaire bac a eau - a moins que ce ne fOt un seau, un pot, une auge de pierre ou un bac d'argiie cuite tel qu'on en