286
COMPTES RENDUS
tionne l’influence linguistique slave, mais sans mention aucune de rinfluence latine, qui a laissć de profondes tiaces La partie de contnbutions de la culture byzantine et les causes de l’expan-Sion turąue ont ćtć egalement laissees de cótć En ćchange, les pages consacrees an hćros national Skanderbeg sont excellentes, bien que les auteurs n’aient gu&re eu de place pour enregistrer nom-bre de details. Le nom de Georges Castnote (1405 — 1468), compare k Alexandre le Grand est devenu populaire et a survecu surtout sous sa formę turque • Alexandre = Iskender — Isken-der-bey — Skanderbeg. En gćnćral Tensemble de l’exposć aurait gagnć k esquisser au prćalable les conflits d’intćr6t qui mettaient aux pnses les puissants Etats voisms de TAlbame. Cela aurait permis de mieux voir et de mieux comprendre la faęon dont s*orient&rent et rćagirent au sein de ce complexe les dingeants albanais
Sous la domination turque persisterent des formes d’orgamsation sociale plus anciennes, expnmćes parfois au moyen de termes byzantins comme Kuuend (lat. conuenlus) « conseil supć-neur des tribus®, kanon (xavcov) «loi », kapitan (xaTC7iava>) « conducteur * etc Les Turcs pratiqufcrent la devise dwide et impera ils sćparfcrent les Albanais en groupes eparpillćs parmi des tnbus d’autres langues (slaves, grecques, valaques, turques) et cliercherent k leur imposer leur propre religion Tout comme les Valaques, les Albanais rćsisterent mieux dans les rćgions d’altitude et dans les montagnes Le bien le plus prćcieux qu,ils rćussirent a sauver au fort de cette lutte, ce fut leur langue, l*une des plus anciennes d’Europe
La partie du livre, regardant les XVI*, XVII* et XVIII* siecles a etć ócnte par G L. Ar$ ; elle est bien composće, quoique Ton aurait dćsirć y trouver davantage de dćtails au sujet de la litterature et de la crćation spintuelle des Albanais. En revanche l’activitć des premiers lllumimstes, Naum Vekilliardzi (1797—1866), et Zef Iubani (1818 — 1880), est largement prćsen-tee et avec un assez grand luxe d^nformations. Interessants sont aussi les efforts faits pour crćer un alphabet unitaire k 1’aide des lettres latines * cette fois encore c’est la langue qui a servi de moyen de rapprochement et d’affermissement de la conscience nationale. La plupart des prota-gomstes sur le plan intellectuel, comme lam Vreto (1822 — 1900), Sami Fraslien (1850 — 1904), Vaso Pashko, etc ont deploye leur activite au sein des petites colomes albanaises cTIstanbul, de Sofia, de Braila, de Bucarest, od apparurent egalement les premieres associations culturelles albanaises La lutte du peuple albanais durant les annćes 1903 — 1912, c’est-&-dire k la veille de sa liberation du joug ottoman et de Tobtention de son independance, est bien ćvoquće On voit nettement k la lecture des pages de ce livre que les chefs albanais ćtaient au courant des ldćes 1 es plus avancees de leur ćpoque et ammćs du patnotisme le plus pur La derniere partie du volume concerne TAlbame entre les deux guerres mondiales et esl, pareillement, mtćressante : elle y aurait gagnć si 1’auteur, N. D. Smirnova, edt analysć de plus prfcs Teconomie du pays, pour micux faire comprendre k la luinifcre des conditions actuelles, le passe de ce peuple intelligent et brave, au lieu de trop insister sur certaines figures d’un moment, comme Ahmed Zogu et d*au-tres usurpateurs du pouvoir qui fray&rent la voie k Toccupation italienne
Les auteurs font preuve d’une bonne connaissance de la langue et de rhistoriographie albanaises. A la p 23, notę 4, on corngera une faute d^mpression Choqerorc, au lieu de Shoqc-rore A la p 97 I. G. Scnke\i6 affirme que cle 10 decembre 1877 les troupes russes s’emparórent de Plevna et entamerent Tattaque sur un large front». Aucune mention des Roumains qui com-battirent aux cótes des troupes russes et preparerent au pnx de gios sacnfices en lionnnes la dćfaite turque dans la guerre de 1877-1878 Malgrć certains defauts, ce livre n’en apporte pas moins d^nformations nouvelles puisćes a des sources mćdites et ii reprćsente une contnbution utile k Thistoire du peuple albanais
H. M ihuescu