210 Comptes rendus 12
1’impression penible produite aprćs 1834 par les ingćrences repetćes de la Russie dans la politi-que interieure de ces pnncipautćs au lendernain mćme de 1'adoption des Rćglements et qui allaient tout k fait k 1’encontre de leurs stipulations.
La place occupće encore par les schćmas d‘interpretation marxiste et par le vocabulaire qui leurs correspond est manifeste dans 1’analyse des causes des revolutions balkaniques ainsi que celle des rapports entre revolutions et rćformes. La ou elles se trouvent, les prises de distance par rapport aux róferences marxistes sont plutót gauches et totalement dćpourvues de valeur explicative (Sheremet, V. I.-art. cit., p. 33, Vinogradov, V.I., Pokivailo/a, T.A — « Popora-nizm, tsaranizm i puti rar/itija Roumynii t>, p. 196). A cela correspcnd un faible degrć d’inno-vation en ce qui concerne les concepts utilises et leurs dćfinitions. Une tentative plus osee de redefinir la revolution oii les rćformes, un effort pour dćfinir et discuter la modernisation et la modernite, auraient mieux illystre les niutations presumees dans le domaine des etudes balka-niques en Russie.
II est dautant plus important de signaler le tentati/e que font A.A. Djaparidze et N.V. I<abakova pour dćlaisser rexplication exclusivement economique et « sociale * de la Rćvolu-tion de 1848 dans les Principautćs danubiennes en faveur d'une recherche plus complexe qui fait place aux facteurs culturels et idćologiques.
Ujie autre ćtude qui a ćcbappć au schćmatisme explicatif est celle de S.P. Tsekhmistrenko (< Revolijutsiojinye i reformistskie tendentsii v natsionalno — osvoboditelnom dvijenii na ostrove Krit v 1875— 1878 gg. *) qui etabli ies rapports entre les tendances relormistes et revo-lutionnaires dans un petit milieu qui est celui de 1‘ile de Cróte dans les annćes 1875— 1878 dont il devoile la coraplexit6 ethnique et politique. L’interót de cetrte rccherche est accru par 1'utili-sation des rapports inódits du consul russe en Cróte, Lagovski et c'est aussi un texte inódit que nous presente I.V. Tchourkina («M.F. Raevskii i ego zapiski o natsionalnom d/ijcnii ioujnykh slavian v 1848— 1849 gg. »>). II s’agit des notes rćdigees par M.F. Raevski, prfctre k 1’ćglise russe de Yienne, pendant la Revolution de 1848—1849 qui observe le deroulement des ćvćnements revolutionnaire dans les regions serbes et croates. Son fort penchant philoserbe le pousse vers *rine interpretation pans^Yiste du role futut de la Russie datis les Balkans. I.V. Tchourkina souligne que le tableau apocalyptique des mófaits de la revolution, .que Raevski dresse k partir des temoignages de gens simples, dćnie 1'image unilaterale de ce phenomene politique k laquelle 1 historiographie sovićtique nous avait habitue.
Lin probl^me qui aurait pu etre traite de manierę interessante dans le contexte actuel est celui de 1'histoire d‘aprós-guerre du parti communiste roumain (Kalashnikova, N.J. — « Roumynskaia kommounistitcheskaia partija v 1945—1990 gg. »). L'auteur souligne, k juste titre, qu’on ne saurait ignorer le role des facteurs intćrieurs aans rcxplication de l'av6nement du regirae communiste en Roumanie. EJle dissocie, cependant, 1’action du lacteur extćrieur - (pression politique et militaire sovićtique, isolement par rapport k 1’Occident) de l action de cette minoritć politique — le parti communiste et ses allićs — qui n'aurait pas róussi k s'em-parer du pouvoir sans 1’appui efficace du Kremlin. Non seulement une telle dissociatioH entraine une explication trós partielle, mais 1’indentification des facteurs interieurs eux-m6mes demeure scheraatique et peu convaincante. La pauvret6 de la bibliographie utilisśe (rćduite A-des allo-cutions de Gheorgbiu-Dej et k des articles de la presse communiste) est sans doute* responsable des limites 6videntes de cette ćtude.
Toutes les ćtudes ont un fort caractere descriptif auquel correspond une faible capacitć a formuler des problematiques.
Enfin, le lecteurqui ne connait pas le russe sera deęu par 1‘absence de tout rćsumć dans une langue occidentale.
Stella Ghetvas Floriti Jurcanu
NEOKLIS KAZAZIS, *H TaXXixrj tETiavaozaotjęt Vl-e partie, Introduction — Edition du texte—Notes Roxani D. Argyropoulos, Athćnes, Trohalia, 1993, (Centre des re-cherches nationales. Fondation nationale de la recherche)
Le nouvel ćlan imprimć aux recherches rćcentes par les travaux du Bicentennaire de la Rćvolution Franęaise est k 1’origine de la presente ćdition, quinous fait connaitre l’ouvrage inćdit d‘un reraarquable intellectuel grec, Neoklis Kazazis (1849—1936). Ce manuscrit de plus