21 COMPTES RENDU3 393
par des pirates, qui demande aux parents les plus proches de la racheter. Tous refusent et ce n*est que son amoureux, Iorsque son tour vient d*fctre sollicitć, qui accepte de la dćlivrer; b) le motif du sauvetage de la noyade, dans Iequel la jeune filie, dans la situation rćelle ou simulće de se noyer, n*est pas sauvće par sa parentć de sang, mais par son bien aimć; c) le motif de la cession des annćes de vie (« das Liebesopfertodmotiv », die Sagę von Alkestis), od le fiancć ou la fiancće, mort ou morte, ressuscite gr&ce aux annćes de vie cćdćes vo!on-tairement par le partenaire nuptial et non par les parents de sang; d) le motif de la mort simulće (« Seduction by feigned death. The girl comes to the man’s wake or funeral»), dans leąuel l’un des amoureux fait semblant d’ćtre mort pour mettre & 1'essai 1’amour de son partenaire et e) le motif du serpent cachć dans le sein, dont nous nous occupons ici. Parmi les 5 versions littćraires du motif universel, celle marquće au point a) se rencontre chez les peuples germaniques, chez certains peuples slaves et chez les peuples mćditerranćens; les autres, de b) & e), se rencontrent chez les Roumains (b) dans les cantiques de Noel, c) dans les contes d) et e) dans les ballades) et presque chez tous les peuples balkaniques aussi. Nous voulons mentionner ici une chose encore inconnue dans la littćrature de spćcialitć, que la plus ancienne version du motif c) (Alceste) que nous connaissions provient du monde oriental et se rencontre dćjh dans le Mah7-bharata (ćdition H. Fauche, Paris, 1863, p. 102 — 106), contaminće, au dćbut, avec la lćgende de la mort d’Eurydice et sans Tidće de prćdestina-tion. Le motif du serpent dans le sein est connu par les Roumains, les Bulgares, les Serbo-Croates et les Hongrois. A la diffćrence de la version roumaine, ou le point culminant de la pifcce est exclusivement artistique ćtant dd k un miracle produit au cours du dćve!oppement de Taction (la transformation du serpent en ceinture d’or, rćcompensant ainsi la fol et le dć-vouement de la bien-aimće), chez les Serbo-Croates le motif qui apparalt expressćment est celui de ♦ la preuve de 1’amour * (le jeune homme cache dans son sein un collier d'or ou une ceinture prćcieuse, prćtextant qu’un serpent serait entrć dans son sein). II met ainsi k Pćprcuye 1’amour de sa parentć directe et de la femme aimće. Ce motif n’a pas ćtć encore ćtudić comme on l’a fait pour le premier (Erich Pohl) et le troisifcme (G. Megas). Chez les Roumains, cette balladę est aujourd’hui une des plus rćpandues. Dans le catalogue d’AmzuIesco, on la trouve k la p. 197 — 198, n<> 242 et connalt 38 variantes de tout le pays. Si on compte aussi les 22 variantes se trouvant dans les pćriodiques, on voit que c*est un sujet de prćdilection, dans le dernier sifccle, chez les Roumains. Le motif a d’ailleurs connu deux adaptations littćraires : les pofctes H. Grandea ert 1861 et Georges Coębuc en 1899.
5. Tonę Toaopy, CipyMa neBecTO, p. 182 — 183. Variante du cćlfcbre motif du < sacrifice de Temmurement dont la littćrature est rćellement impressionnante. Nous men-tionnons que rien que chez les Roumains on a rćdigć jusqu’& prćsent 12 ćtudes k ce sujet (Al. Odobesco, L. ę&ineanu, I. Popovici, P. Caraman, M. Eliade, D. Caracostea, O. Papadima, M. Pop, G. Habenicht, I. Talo$, A. Fochi, G. Ciompec) et le motif est arrivć k itre considćrć comme Pun des 4 mythes d’une tradition littćraire autochtone, adaptće surtout dans la dramaturgie roumaine du dernier sifccle, la piece de Lucien Blaga ćtant k remarquer spćciale-ment. Nous rencontrons ce motif dans le catalogue d’Amzulesco k la p. 184 — 185, n° 120, en 14 variantes, mais I. Taloę en a publić de nouvelles. La variante publiće dans le recueil dont nous nous occupons est interessante par les suggestions qui semblent venir de la direction de la version nćo-grecque du motif. Les auteurs du recueil publient, dans les notes (p. 277) encore une yariante, beaucoup plus rćalisće du point de vue artistique que leur propre va-riante — et nous aurions dćsirć qu’ils aient procćdć inversement — yariante recueillie par Liliana Bogdanova, qu’ils n’accompagnent pas des dćtails nćcessaires (ii manque la datę oh la pifcce a ćt6 trouv6e et le n° d’archives ou elle est conservće). La yariante de Liliana Bog-danova comprend encore plus de suggestions venues de la yersion nćo-grecque correspon-dante. Ceci semble montrer que dans la zonę des Rhodopes une importante influence sur ce texte s*est exerc6e de la part de la yersion nćo-grecque. II est intćressant de signaler ici que>