la protection du prix du livre. Or, on ne peut, k vrai dire, parler du consommateur, ni du livre. Chaque consommateur a sa preference pour tel auteur et/ou tel type de livre selon ses propres gouts ou exigences particuli&res. La taille d’un groupe cible (lecteurs ayant les memes gouts) que Fon se propose d’atteindre, ainsi que la rapiditć dece contact, determinent les chances de succes dun livre. Ces groupes cibles sont, dans toute zonę linguistique, particuli&rement reduits et il est donc assez risque de publier a leur intention. Seuls, les benefices assures par les bestsellers permettent de telles operations. Le consommateur subsidie le livre cible par 1’achat de livres jouissant d’une grandę difTusion.
La concurrence joue avant tout au niveau des editeurs. C’est 1’importance de 1’offre qui pousse les editeurs k se livrer concurrence dans deux domaines importants: la qualitć formelle et intrinseque de ce qui est proposć, et la fixation du prix. Le consommateur en est le benśficiaire: les livres qui lui sont proposśs sont de grandę qualite, et le choix offert k 1’intćrieur de chaque genre permet a tout le monde, dans toutes les categories de prix, de choisir parmi plusieurs titres. En ce qui concerne les librairies, la concurrence joue uniquement sur le plan du service k la client&le.
2.4
Les zones linguistiques: un marche uniąue
En principe, l’exploitation d’un produit n’a pas de limites geographiques ou culturelles et, par consequent, la librę circulation des biens au-dela des frontieres est rendue possible. La librę concurrence et la production de masse (vu 1’etendue des marches), qui permettent au consommateur de choisir parmi un grand nombre de produits a des prix aussi bas que possible, en sont la consequence. Cette regle ne vaut pas pour 1’information imprimee, domaine auquel appartient le livre.
En 1’espece, le marche reprćsente la zonę ou Ton parle la langue dans laquelle le livre a ete ćcrit. Une langue commune est la base d’une culture commune, meme s’il n’y a pas unitć politique. Ceci signifie que la difTusion de la culture -qui, nous l’avons vu au point 1.3 est en genśral du ressort des autoritćs nationales - ne connait pas de fronti&re. En 1985, la Commission Europeenne a dćbattu (de la reglementation des prix) du secteur du livre au sein de la Communaute. Dans le cadre de ces travaux, la Commission a reconnu, pour la premiere fois, que le livre n’ćtait pas un simple produit industriel, mais que s’y ajoutait une dimension culturelle.
II fut d’abord question au debut de 1985, d’une rćglementation europeenne du prix unique du livre. Ensuite, a la fin de 1985, la Commission Europeenne s’ćcarta de cette idee constatant que les grands problemes de la protection du prix du livre au-dela des frontieres se presentaient essentiellement dans la zonę linguistique francophone (France et Belgique), dans la zonę linguistique nćerlandophone (Pays-Bas et Belgique), et entre 1’Irlande et la Grande-Bretagne.
La Commission Europeenne admet que ces zones linguistiques veuillent proteger leur culture commune par un syst^me de maintien du prix du livre applicable a toute la zonę hnguistique.
Dans sa communication au Conseil COM (85) 681 finał de novembre/decembre 1985, la Commission declare qu’il faut rechercher une solution pragmatique au