Nord, ou les detaillants beneficient d’une faculte de retours quasi illimitee. Mais en Belgique, certains detaillants preferent acheter a compte ferme afin dobtenir une remise plus importante, quitte a solder les invendus.
4) Les discounters specialises, qui offrent en generał un assortiment limite de titres recents (de Pordre de 2 000 titres) et les soldeurs. Les reduc-tions sur les titres recents varient entre 10 et 30 %. Crown Books aux USA et Colorcode en Australie constituent des exemples-types. Crown Books, filiale d’un important groupe de drugsto-res, a reussi une percee spectaculaire sur le marche de detail grace a une publicite massive dans les localites ou il a ouvert des succursales. Les magasins Crown constituent une exception chez les discounters dans la mesure ou ils offrent un environnement agreable et spacieux et un bon assortiment. Leur developpement suscite une vive inquietude chez les concurrents.
5) Le phenomene unique de la FNAC, creee a l’origine par ideał par deux anciens militants d’extreme gauche. La philosophie actuelle de la FNAC conserve des traces des motivations origi-nelles : rabais uniforme sur tous les titres (limite aujourd’hui a 5% pour les magasins franęais), absence de publicite, stock aussi etendu que les possibilites financieres le permettent. L’expe-rience de la FNAC constitue un bon materiau d’etude sur les effets des systemes de prix. II est probable que les FNAC seraient plus rentables si elles limitaient les rabais a une partie de leur vaste stock. Une entreprise de ce type ne pourrait voir le jour sans motivations extra-commerciales.
6) Rabais deguises ou categoriels: cela va des offres a bas prix pour les bibliotheques (qui remplacent le service britannique de prestations presque gratuites) aux cartes de fidelite (que le Client, on 1’espere, se hatera d’egarer) en passant par les remises sur achat multiples, les rabais saisonniers... La listę est inepuisable.
Bień que toutes ces formes de concurrence par les prix existent, il comńent de souligner qu’elles sont moins repandues que les participants au debat sur le NBA ont 1’air de le penser. On citera le cas de villes moyennes des pays visites ou les titres recents ne beneficiaient daucun rabais.
b) Sensibilite du consommateur a la concurrence par les prix Le manque d’interet et d’information des consom-mateurs constitue 1’une des raisons pour lesquelles, dans les pays sans prix impose, la concurrence par les prix est moins developpee dans le secteur du livre que dans dautres secteurs. Dans la pratique, il semble qu’une part non negligeable des consom-mateurs ne compare les prix des livres que si les rabais sont signales par des publicites en dehors des points de vente. Une etude realisee en Australie montre que sur 356 acheteurs interviewes dans 5 points de vente de Melbourne, 14 % seulement s’etaient livres a des comparaisons de prix, alors que ces differences pouvaient atteindre 25 %. On cons-tate aussi que les publicites radio et TV aux USA et en Australie ont un effet de sensibilisation notable, mais que celui-ci tend a disparaitre avec les campa-gnes publicitaires.
En Belgique, les points de vue divergent quant aux effets de 1’abolition du prix impose, lequel etait d’ailleurs inegalement respecte depuis plusieurs annees. L’impact semble avoir ete considerable dans les points de vente a clientele etudiante et universitaire : les magasins qui ont continue a prati-quer les prix catalogue forts ont vu leurs ventes baisser et ont du trouver un creneau de specialisa-tion, offrir des reductions a une clientele choisie, diversifier leurs aciwites, ou fermer. En rtvanche, dans les librairies generales des villes de province, on souligne le peu d’interet porte par les consom-mateurs aax differences de prix.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phenomene a pńoń etonnant.
Tout dabord, les comparaisons de prix sont rendues difficiles par les pratiques de soldes. En Australie, deux grandes chaines de librairies mettent en avant les « soldes » et les grosses reductions offertes sur certains titres, alors que la majorite des titres est vendue au prix fort. Le client de passage peut penser que les rabais s’appliquent a tous les titres. Deux chaines flamandes pratiquent la meme politique.
Second facteur: dans de nombreux points de vente americains et australiens, les rabais portent pour Tessentiel sur des titres populaires bon marche: la difference de prix est donc faible en termes absolus. Enfin, il y a, dans tous les pays visites, une segmen* tation du marche: seule une partie des acheteurs
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