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qu‘il lut dans la suitę impossible de les relrouver. Ce fait, dout nous ne garantissons pas 1'authenticilć, expliquerait au besoin le bon ćtat de conservation dans lequel nous est arrivć ce monument religieux.
En face du calvaire, dans la mćme enceinte que ferme l*arc de triomphe, se trouve la chapelle ossuaire, vrai bijou darchitecture du plus pur style Henaissance. C esi sur cette chapelle que le nouvel inslituteur de Saint-Thć-gonnec, le citoyen Dubois, jęta son dćvolu pour eu fairc une salle d*ćcole. Avait-il 1’intention d’initier ses jeunes śleves aux secrets de 1'art de la Renaissance, ou voulait-il leur faire gotiter les beautćs des colonnes corinlhiennes qui ornaicnt la faęade de la chapelle, ou la splendeur des lanternons de 1'abside qui, se marianl harmonieusement avec les riches dćcors de l'arc de triomphe, font de cette entrće du cirnetiere et de Teglise comme 1'acces d une demeure vraiment royale?
A peine rinstituteurvenait*ild'arriverdans lacommune, que dćjcł il donnail sa mesure..C'est de sa propre autorile quil installasaclassedans«cetćfablissementsi interessant au bonheur des jeunes enfants des agriculteurs ». Sa rćpu-tation de dćnonciateur l'avait prćcćdć a Saint-Tbćgonnec. II nedutfitreenvoyćdanscelte paroisseąue pour surveiller les agissemenlsde la municipalilć et denoncer au chef-lieu du District toutes les infractions aux mesures róvolution-naires. Son concurrent, rinstituleur Perrot, qu'il essaiera d'ćvincer, s’ćtait cantonnć dans l exercice de ses fonctions pśdagogiques, sans se soucier des questions politiques ou administratives. Mais 1'Administration superieure tenait & avoir dans les communes des instituteurs plus zćles et plus militants que le citoyen Perrot. Dubois etait d une autre trempe que son concurrent. 11 ne craindra pas de tenir tćle a la municipalilć, et il mctlra tous ses soinsa dćcouvrir les abus qui rćgnaient dans le canton, pour les
signaler ensuile au Comitć de surveillance de Morlaix.
A son arriveea Saint-Thćgonnec, il se garda de prćseo-ter ses papiers 5 la signature du maire. II arriva directe-nient au secretariat pour enregistrer ses pouvoirs; puis il se mit en qiróted un logement. Quelquesofliciers muni-cipaux auxquels11 s'ćlait adressć lui designereut le pres-bytere comme le local qui aurail pu lui convcnir. Linsti-tuteur ne se souciait pas daller demeurer si loin du bourg (1). II demanda a voir la grandę cliambre ou le citoyen Perrot tenait ócole. Cette chambre lui plut; rnais par malheur, elle avait un locataire qui ne consenlait pas a deguerpir. Dubois avait beau declarer que seul il ćtait nutorisć k enseigner dans la commune, Perrot se contcn-tait de se rctirer h Pabri.de la loi du 21) Frimaire, qui douuait & loul citoyen le droit denseigner en remplissant les conditiona qu'ellc prescrivait. Dubois fut obligó de se mettre i la reclierclie d'un autre local et, cette lois, il lut assez hcureux de dćcouvrir un ódifice qui n'avait pas encore d occupant. Cetait la chapelle du cirnetiere. II s’y iostalla, sans demander Pavis ou 1'autorisation de la inu-nicipalitć. Ce local, il allait maintenant Pamćnager comme salle d ćcole. « Dans ces licux, ćcrira-t-il & la municipa-litó, il ne doił exister de marques d aucun culte. En con-sequence, vous youdrez bien les faire tous sauter. » Pour . salisfaire le yaudalisme de ce precurseur de la neulraiitć scolaire, il aurait fallu enlever Pautel, surmontć d un riche relable k colonnes torses qui s'ślevait au fond de la chapelle, ainsi que la Misę au Torabeau qui se trouvait dans la crypte. Le maire, Bernard Breton, prit un moyen terme pourapaiser le farouche pedagogue. II laissa Ir Icur place Pautel et la Miseau Tomhcau. mais il ferma Pentrće de la crypte et fit elever une cloison en planches pour
(1) Lc pmbytire c*t tiiw & 500 inttrf* du bourg.