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Ctł de Corbiere, qui me reęoit en riant, me fait entendre que, daos le Conseil de ia matinće, 1'affairc a ćtć dćcidec, et cependant, ne dit rieo de positif, laissant k IEvćque dHermopolis fe plaisir de me 1’annoncer. II me parle de toi et me dit quil est stir d'avoir en toi un \eritable ami. En sortant, je vaischez le Ministrede la Guerre, qui recoit )e mime jour ; il vienl a moi avec une grdce infinie, me prend et mc serre les mains, me dit & loreille que l’or-donnance a śtś signee par le Roi et qu'il en est encliantć. Le lenderaain, jeudi, jattends et ne rcęois pas la lettre oflicielle ; je vais diner chez M. L. de la Cbapelle, qui me confirme ma nomiDation et celle de 1'abbć Savy, vicaire gónćral de Toulouse, mon Siege. II ine prćvient que je naurai pas l‘avis de notre Ministre ce jour-li, parce qu'il veut avoir le temps darranger avec le Precepteur et lui faire goćter ma nomiualion (il parali qu il portait quel-qu'autre, et que j'ui cu plusieurs concurrents); on m'ap-porte une lettre, cśtait un petit mol du Cardinal de Ton-ncrre, qui avait vu le Ministre; il me dit que, sous pcu de jours. je recevrais 1'ordonnance sur ma nomination de Strasbourg, signće la veille, avec celle de son grand vicaire, 1'abbe Savy, Aire, qu'ellcs etaient encore uu secret. Je quitte M. L. de la Chapelle et je vais h la soirće de M. le Comte de Yillćle, tout ćtait plcin de monde; il m aperęoit, vient 5 moi me complimenter; je lo remercie, il me dit que tout le Conseil avait approuve ct que le Roi avaitsignć avec une grAce particulifere. Je passe h l hólel de la Luzerne, en retouruant chez moi.
« Hier, vendredi, j’ai attendu la lettre de MRr d Hermo-polis: ricn. Yiendra-t-elle aujourd'hui ? je Pignore. II faut qu*il y ail de liulrigue; on voulait placer 1& quclque ultra-montain, dit-on. C‘est prćcisćment ce que ne veut pas notre Ministre, et comme il est bon, et ami du Prćcep-teur, il veut, sans doute, le tranquilliser et lapaiser. Peut-.
6tre aussi que le Graud opposant s en est mćlć, et alors cela rend la chose plus embarrassante; je ne suis pas au fait, comme ta vois, je nai que des conjectures. U faul bien qu’il y ait iutrigue et mśconteuteineut; nćanmoins, la nominalion ćtant signće, j iinagine qu'elle doit lenir et • que l ou ne la revoquera pas.
« Tu vois, mon cber, 1'esprit de divisiou qui regne par-mi nous, et tout cela vient de 1’ultramontanismc, qui vient surtout de Lamcnuais: il a lail bien du mai, surtout dans le jeune clergś, qui est devenu insuhordonnć ; il faudra du tcmps pour ramcner 1’esprit ecclćsiaslique dans notre jeunesse clćricale. Le remede se lrouvera dans les llautes Etudes. J en ai parlć loules les fois que j'ai vu IEv6que d Hermopolis et M. L. de la Chapelle, ce dernier m a dit que le travail pr^paratoire pour le Rudjet les avait fort occupćs et que bienlót ils allaient reprendre l aflaire des Hautes Etudes. Ce qui les embarrasse le plus, c esl uue maison pour recevoir les jeunes gcns. J'al indiquć le Plessis : on vcrra si on peut l'avoir. Alors, sans doule, on rappellera la Conimission. Je dćsire que cela vienne bien-tdt, afin de Ccmbrasscr ici.-Adieu, je suis pressś. Les ga-zettes fapprendront si ma nominalion lient et se realise.
« A 1 h. apres midi :
« Point de lettre oflicielle : que veut dire ce dćlai ? uide-biltir infra.
« Prie pour ton vicux ami. »
XL. — On cherche un local pour les llautes Etudes. La nomina-lion de M. Le Pappe de Treuern rencontre des obstacles. II tra-uaille contrę Faber et conseille de faire trauailler la Discussioo Amicalc aux jeunes prelres.
« 24 Mm 1827.
« Combien ta lettre ni’a fait de plaisir, mon cber et bon ami! et de savoir que tu me l'ćcrivais de l appartement ou tu es veuu au monde pour y faire tani de bien, chćrir