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de la nuit. lis allaient atteindre le but de leur pfclerinage, lorsquune vive (usillade se fit entendre et leur fit paycr cher leur infraction aux lois rćpublicaines (1).
L’ćglise paroissiale de Saint-Thćgonnec ne lut ni louee ni achetóe, mais elle fut probablenient misę au servicc des prćtres inscrmentćs, Alain Le Roux et Franęois Abgrall; ce qui nous le fait supposer, c’est que ces deux ecclćsias-tiąues avaient, ii cette ópoqae, adminislrć solennelleraeut quelques baptćmes et procćd6 & des obsóques religieuses, ainsi que le constatent les registres paroissiaux qu'ils nous oni laissćs.
La loi n'6tait pas appliquće avcc la mfime rigueur daus toutes les paroisses. II fallait lenir compte de 1'ćtat d es-prit des populations. LA, on pouvai! favoriser les prftlres intrus et leur accorder 1'usage exclusi( de l ćglise prin-cipale, parce que municipalilć et habilants ćtaient d ac-cord pour les soutenlr. Aillcurs, au contraire, il fallait user de modćration, sous pcine de susciter de graves dćsordres. Tout en mćnageant les susceplibililes des par-tisans du curś intrus, il n ćtait pas prudcnt d ócarter les voeux dune population qui rćclamait lćglise pour les prfitres fidfcles. Le District de Morlaixavait en vainessayć de concilier les exigences des deux clerges. A cliacun daeux il avait designć, daus la plupart des communes, un local particulicr pour excrcer les louctions du culte. Le clerge conslilulionnel se prćvalait desa fideliteźt la ltćpu-blique, pour rćclamer un traitement de faveur.
Les dćcrets du 3 Yenlóse et du li Prairial (2), ainsi que 1'arrAtć du District du 6 Germinal ćlaient loin d’avoir rćalisś dans le Finistfcre la pacification religieuse. A la
(1) Le mćmc fnil c*l. rapportć pour cToulrc* paroiiMi,
(2) D'apri* le d^crct dc Prairial, il fallnil faire sa soumiision aux lois dc la Kćpubliquc, pour pouvoir eacrccr librcmcnt le culte*
ipefettśón
rivalite qui existalt entre les partisans du clergć asser-mente et ceux du clęrgć rćfractaire viorent encore sajou-ter les rćclainations des inslitutcurs. La cession des ćglises aux ministres du culte -ne (aisait pas du tout 1'alTaire de ces derniers. Jusque-)a, ils en avaieot la librę disposition pour l'exercice de leui*s fonclions et surtout pour y faire, les jours de dć.cadcs, la lecture des iois. Aussi ne man-querent-ils, dans bien des paroisses, de rdclamer contrę cette mesure.
A Plounćour-Mćnez. l ex-curć Charles se vit disputer
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leglise paroissiale par Tiostituteur Guyonvarch. Ce prd-tre, bien quassermentć, navait pas cependant Iivrć ses lettres de prfitrise et ne vou!aił pas renoncer rexercice de ses fonctions ecclćsiastiques, D‘unc vie privee qui ne donnait pas de prise a la raalreiilance et dun caracterc conciliant, il vivait dans les meilleurs termes, avec la
ntunicipalitć, et hien quc plusicurs familles, dont le noin-
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bre allait croissant de jour en jour, n'eussent pas eu recours & son raioistere, il possćdait cependant de nom-breuses amitićs dans la paroisse. II se croira assez fort de l appui de ses partisans, pour s opposer aux prśten-tions du maitre d ecole.
Le 18 Venlóse (8 Mars), il arrivait k Pćglise, vers les 3 heures de 1'apres-midi, pour chanter les vćpres. Tout avait ćtś secretement prćparć pour la cćrćmonie, ainsi que le relate 1'instituleur dans son rapport au District de Morlaix. Pour donner plus de saveur au rócit de Guyon-varcb, laissons-lui un moment la parole et respeclons son style et son ortliographe : « lotel est garni de 6 grand cbandeliers dc cuivre et de fosse lleures; en entrant dans dans le tempie le dit Charles monie en cherre et a fait sonner la cloche. Le fils du bedcaux a dlć suryenu et a opposde de sonner jusqu'& ce qu’il eust des zordre du maire, le dite Charles sur ceux refTus a dille cet a vous
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