PROBLEMES D "IMMUNOLOGIE 291
Yu (1940) a relató qu"il avait pu rendre partiellement agglutinables par le sćrum cholćriąue O 16 souches de vibrions des eaux (sur 20 qui avaient 6t€ isoles du fleuve Whangpoo a Changhai a l’epoque d"une epidemie de cholćra), par cinq passages de ces microbes, en suspension dans la mucine, directement de cobaye a cobaye par la voie peritoneale. II se crut autorise a conclure de cette ob$ervation que des transformations analogues pouvaient apparaitre dans Fintestin humain, sous Finfluence de la mucine, et en particulier en cas de troubles gastro-intestinaux lorsąue les substances mucoldes peuvent etre abondantes. Nous devons souligner, cependant, que les souches de Yu avaient montre, a Forigine, des traces d*agglutination par le serum cholćrique O. Par suitę, comme Gallut (1951) Pa soutenu, ces vibrions pouvaient contenir des facteurs antigćniques O mineurs capables de reagir avec les composants non specifiąues du serum O utilise. Quoi qu"il en soit, Gallut (1951) a obtenu des resultats enttóre-ment negatifs quand il a repćte les experiences de Yu avec sept souches de vibrions des eaux d’Egypte, qui avaient apparemment des proprietes serologiques initiales semblables a celles de cet auteur. Si les souches de Gallut n"acqueraient aucune agglutination specifiąue apres 10 passages de souris a souris en suspension dans la mucine, elles perdaient en outre leur agglutinabilite par le serum homologue, de telle sorte que la mucine semblait degrader plutot qu"augmenter les proprićtćs serologiques de ces microbes. Au cours de ces passages, on put noter quelques modifications des proprietes biochimiques, mais ces changements se produisaient egale-ment chez les vibrion$ qui etaient passes en suspensions sans mucine chez les animaux temoins, et meme chez les souches conservees In vi(ro au laboratoire.
Comme on a pu le comprendre par I’exposć des faits que nous venons de rappeler, de nombreux chercheurs ont annonce leur reussite dans la restauration de Fagglutinabilite specifique perdue par le vibrion cholerique, et m€me dans la transformadon des vibrions pseudo-choleriques (qui a Forigine ne donnaient pas de reactions d"agglutination positives avec les immunsćrums chotóriąues) en vibrion$ $e comportant, sur ce point, comme V* chołerae. Cependant, eu egard a la techniąue adoptee par ces auteurs, les rćsultats que la plupart d*entre eux ont rapportes, doivent £tre tenus pour sujets k caution. Les constatations qu"ils ont faites ont rarement ete confirmees par des epreuves d’absorption des agglutinines et des tests d"agglutination croisee adequats. En outre, il est souvent impossible d’ecar-ter l’ćventualitó d"une composition heterogćne des souches avec lesquelles leurs experiences furent commencees: elles pouvaient, aussi bien, contenir, a cóte d"un grand nombre de germes negatifs aux tests d"agglutination, une minoritó, ignoree k Forigine, de vibrions choleriques authendques. Le plus important enfin est de se souvenir que, k tr£s peu d’exceptions pres, les observations precitćes ont ćte faites avec des serums H -ł- O qui ne sont pas entidrement $pecifiques.