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(t. 12. p. 197), il s’inspire a n'en pas douter des traditions de la »Querelle«.
D resulte clairement de la comparaison de ces differentes opi-nions, qu?en etudiant le rapport de la poesie moderne avec celle de Fantiquite, on insistait tout particulierment sur la tendance a eyeiller Finteret, qui se traduisait dans les oeuvres modernes et quJon la considerait comme un trait peu desirable qui compre-mettait pour ainsi dire la premiere aux yeux des critiques epris des ideals classiques. En effet, ceux-ci venaient de renaitre en Allemagne sous 1’influence de Groethe, tandis que la poetique de Schiller, pleine de mesure et d’harmonie, les avait appuyes sur une base philosophique. Lorsque le jeune Frederic Schlegel en-treprit d’etudier ce probleme, il etait egalement atteint de la manie ou, comme il s’exprime lui-meme, de la ragę de l’objectivite, en d’autres termes il considerait la poesie antique comme 1’ideal et la mesure de toute perfection. Cette poesie etait vraiment belle a son avis, tandis que la poesie moderne ne meritait que d’etre appelee interessante. II opposait ces categories l’une a 1’autre pour examiner le rapport de la poesie moderne avec la poesie antique, toutefois, ainsi qu’on 1’apprit dans la suitę, cet examen etait inde-pendant de la distinction entre la poesie naive et la poesie sen-timentale, qu’avait etablie Schiller. S’etant bientot aperęu qu’en trait,ant ainsi le probleme, il etait injuste envers la poesie moderne il exprima cette opinion dans la preface du volume qui contient le traite ci-dessus mentionne sur lJetude de la poesie antique.
La theorie kantienne sur la naturę du beau, theorie dont l’in-fluence etait deja tres grandę a cette epoque et suivant laquelle une contemplation desinteresee serait le trait essentiel du beau, introduisit un element nouveau dans la faęon de concevoir le probleme de Tinteressant. La notion de Finteressant devient une ques-tion d7actualite dans la psychologie du XVIII-e siecle. Se pla-ęant a un point de vue plus generał, G-arve, dont il a ete deja fait mention plus haut, lui a consacre beaucoup dfattention et Kant s’en est frequemment servi. Lfestheticien Riedel puis les estheticiens populaires Sulzer, Tetens et surtout Men de 1-s o h n, ayaient developpe cette theorie avant Kant, cependant c’est grace a lui quTelle prend une importance considerable et devient Fobjet dime vive discussion a laquelle Herder prend egalement
part (Kalligone, 1800).
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