158 Jan J. Milewski
prćcises k 1’histoire politiąue et diplomatiąue dans le volume VIII. Je me rends trćs bien compte que cette proposition risąue de susciter cer-taines rćserves. Pour prćciser ma pensće, j’ajouterai qu’il ne s’agit nulle-ment d’ćli miner quelque problćme que ce soit, mais seulement de donner k certains problćmes une place bien dćfinie tant dans la reflexion que dans ce huitićme volume.
L’histoire contemporaine devrait aider k comprendre les diflicultós actuelles du continent, k saisir tous les aspects des problćmes d’aujourd’hui et de demain. Aucun de nous, je pense, ne souhaite que le volume VIII soit dćpasse le jour ou il ira a 1’impression. Si nous voulons faire oeuvre durable, il nous faut ceraer et ćlucider les mćcanismes de l’ćvolution des socićtós africaines, sans nous contenter de publier des sćries de donnćes, de chiffres, de noms et de descriptions d’ćvenements rćcents. Or, la rćali-sation d’un projet aussi ambitieux exige une approche sćlective de 1’histoire de l’Afrique k partir de 1935.
Compte tenu de tout cela, je me permets de suggerer que le volume VIII mette essentiellement 1’accent sur 1’histoire sociale et ćconomique de l’Aftique contemporaine. Ce faisant, je ne propose nullement, je le rćpćte, d’eliminer du champ de la rćflexion historique quelque dimension que ce soit. L’approche que je prćconise est seulement affaire d’ćquilibre et de prioritó. S’il me parait souhai-table de donner, dans le volume VIII, la primautó a 1’histoire ćconomique et sociale, c’est non seulement pour les raisons dej& avancćes, mais aussi pour les motifs suivants :
Les changements sociaux et economiques sont la clć de toutes les evolutions intervenues sur le continent, meme s’ils sont tres souvent occultes par la dimension spectaculaire des evenements politiques. Pour dćterminer les mecanismes du changement, et contribuer ainsi i une comprćhension róelle de 1’histoire contemporaine des socićtós africaines, il nous faut d’abord ćtudier les conditions et les facteurs essentiels de ce changement. C’est la seule voie possible pour cette quete de la veritó qui reste 1’objectif essentiel de 1’historien.
L’histoire ćconomique et sociale de la plupart des pays africains est encore trćs peu ćtudiće. Notre entreprise ofifre donc la possibilitó de combler une sćrieuse lacune dans la connaissance de l’Afrique. En meme temps, nos recherches en ce domaine pourront stimuler les efforts d’autres chercheurs des pays africains. C’est 1^ une raison supplćmentaire de centrer notre attention sur les aspects sociaux et economiques de 1’histoire contemporaine.
Faire une ćtude approfondie de 1’histoire sociale et ćconomique contemporaine semble la meilleure manićre, sinon la seule, de comprendre bien des aspects de 1’histoire politique du continent africain. En effet, 1’histoire sociale et economique est trćs ćtroitement liće a la vie politique intórieure