166 Jan J. Milewski
La main-d’ceuvre rćtribuće devient un facteur de production de premióre impor-tance. Elle est librę du point de vue social et politique, et la rćmunćration est le seul mobile du travail. Contrairement a ce qui se passait dans les systómes antórieurs (fćodalisme, systómes communautaires, etc.), l’em-ployeur doit tenir compte du coftt de la main-d’oeuvre dans le prix de revient de sa production.
Une sćparation s’ćtablit entre les activites de subsistance et les autres activites ćconomiques. En d’autres termes, les gens se procurent un revenu soit en ayant une production commerciale parallćle a celle qui assure leur subsistance (cultivateur produisant pour le marchć), soit en travaillant comme salaries.
Les rapports entre individus deviennent des rapports marchands. Les anciens liens sociaux sont remplacćs par des liens et des hićrarchisations d’ordre matóriel. Toute l’activitó ćconomique des mćnages devient l’objet d’une vaste comptabilisation. Tous les facteurs et tous les objectifs de l’activitć economiąue sont exprimćs par une unitć de mesure normalisće, 1’argent.
L’activitć ćconomique fondće sur cette comptabilitć tend k se rationaliser puisque de nombreux facteurs doivent etre pris en considćration. La rationalitć ćconomique elimine de nombreuses manićres « tradition-nelles » d’agir. Cette evolution fait une large place i l’initiative indivi-duelle, au librę choix des mćthodes et des sphdres d’activitó, i la concurrence.
La recherche du profit maximal devient le moteur et le but essentiel de l’activitć ćconomique. Cette remarque s’applique tout particuliórement a la classe qui est parvenue k dćtenir la majeure partie des moyens de production. Cette classe a fortement tendance k augmenter son Capital et k l’investir dans les secteurs rćputós les plus rentables. Ce comportement joue un role dćterminant dans 1’accćlćration du dćveloppement 6conomique.
Depuis une vingtaine d’annees, les historiens ont totalement change d’avis sur 1’importance des sources disponibles pour 1’histoire de l’Afrique. Jusqu’au dćbut des annćes 60, on pensait generalement que toute ćtude serieuse du passe de l’Afrique serait rendue impossible par la pćnurie des sources ecrites. Aujour-d’hui, on se demande au contraire comment les quelques chercheurs qui se penchent sur 1’histoire de l’Afrique — notamment au xx* siecle — vont pouvoir tirer parti des innombrables sources ćcrites. La documentation disponible dans de nombreux pays africains et sur d’autres continents n’a cesse de croitre, et cette tendance devrait aller en s’accentuant au cours des vingt annees a venir.