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La subjectmte et 1'etude de Lhistoire contemporaine : problśmes politiąues, psychologicfues

et mithodologiąues

nisation de l’Unite africaine pour s’opposer aux transactions economiąues et financićres avec les institutions sud-africaines.

La troisićme restriction affectant la recherche historiąue concernant l’Afrique australe porte, semble-t-il, sur le sujet lui-meme. L’histoire de la prćsence blanche en Afriąue australe est un sujet si politiąuement brillant qu’un spćcialiste ecrivant pour YHistoire generale de VAfriąue aura peu de chances d’avoir vraiment les mains libres dans le domaine de 1’interprćtation et de 1’appreciation des faits. Certaines interprćtations et apprćciations risquent k ce point de paraitre politiquement inacceptables aux membres du Comite scien-tifique interaational pour YHistoire generale de VAfriąue qu’elles se verraient rejetćes aussitót que prćsentees. Un chercheur zalrois, Mutombo-Mpanya, nous rappelle opportunement ce qu’ćcrivait Hans-Gear Gadaimier, selon qui, dans notre activitó de recherche, « c’est moins notre jugement que nos prćjuges qui font de nous ce que nous sommes ». Ces prćjuges ne sont d’ailleurs pas forcement injustifićs ou errones : « Les systemes logiques que nous utilisons relevent eux-memes de certaines orientations et de certains presupposes ideologiques¹. »

S’agissant de la recherche sur l’Afrique australe, il y a interaction entre les divers problćmes souleves par la subjectivite collective, les reactions poli-tiques et les susceptibilitós diplomatiques.

II est un autre terrain d’ćtude qui comporte le meme genre de risques : celui de la recherche concernant les relations d’Israel avec les pays arabes africains ainsi qu’avec les Śtats situes au sud du Sahara. Un historien africain, chargć par 1’Unesco de collaborer a YHistoire generale de l'Afriąue, souhaitera peut-etre se rendre a Jćrusalem et a Tel-Aviv pour y mener sur place les recherches correspondant k la section qu’on lui a confiee. Mais le problćme de la cooperation avec les institutions israeliennes comporte une telle charge emotive pour de nombreux Ćtats membres de 1’Unesco, et meme pour certains chercheurs appartenant au Comitó scientifique international, que mener en Israel des enquetes sur le terrain pour elaborer un chapitre commande par 1’Unesco soul6verait de graves problómes diplomatiques.

Troisićme sujet de polemique au sein meme de l’Afrique : le role joue par Cuba dans plusieurs conflits africains. Certains membres du comite precite considćreront volontiers que le role joue par Cuba est a ranger aux cótes des forces de libćration a l’oeuvre sur le continent. Mais ii s’en trouvera sans doute d’autres pour voir dans 1’action de Cuba la preuve que l’Afrique est toujours sous la dćpendance de societes exterieures. On pourra aussi soutenir que la prćsence cubaine sert a faciliter la pćnćtration sovićtique en Afrique. Ces positions sont toutes les trois sujettes a controverse et un chapitre destine au

1

Mutombo-Mpanya, « Ideology and methodology in African ancient his tory », manuscrit,

1977.