mentalite pathologiąue. «Je jugeais cette idee magnifiąue et riche de sens : « Chacun tue ce qu ’il aime »... »16
Un autre genre de Penormite peut etre decouvert dans les capacites verbales considerables : Peloquence de Tach le rend plus sympathique, Epiphane est physiquement peu attirant, mais possede un don pour les effets poetiques des mots. La parole de Textor Texel pousse sa victime au suicide. Ils sont donc les monstres de la langue. L’eloquence est une valeur positive chez Nothomb, elle prouve que les personnages ont un esprit fort et analytique. Comme s’ils maitrisaient ce que Jakobson17 appelle la fonction conative du langage qui se concentre a 1’effet sur le destinataire de la communication. L’emetteur veut que son message, sa parole, fassent naitre un certain comportement chez le recepteur, il veut Pinfluencer et le forcer a faire quelque chose. C’est evidemment la fonction la plus privilegiee dans la publicite, dans la politique et dans Penseignement. Cet aspect est aussi lie avec la theorie des actes de langage. Voila pourquoi les dialogues nothombiens sont si violents et exacerbes. Ils prouvent a quelle mesure le langage a des ambitions a Pegard du reel: le simple acte de parole fait qu’une
action s’accomplit.
Les caracteres monstrueux chez Nothomb sont principalement du sexe masculin. L’enumeration anterieure indique aussi que Paxe laideur-beaute correspond a Paxe homme-femme. Ce fait correspond a Pambiance misandre dans ce monde romanesque: les femmes sont toujours favorisees et la monstruosite est, dans la majorite des cas, reservee aux personnages masculins. S’il y a une figurę du monstre feminin, elle sera en generał asexuee : v. Madame Bemardin.
,7 —»A- = Attentat. Paris, Albin Michel 1997, p. 28
akobson, R.; "Closing Statement: Linguistics and Poetics” in Sebeok, Th. A. (ed.): Style in Language. Massachusetts, MIT Press 1960, pp. 350-377
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