la « formę» qui marąue le sexe d’une personne confond et deconcentre 1’autre et rend la personne en ąuestion tres repugnante.
Dans une perspective opposee, l’asexualite peut etre, surtout dans les oeuvres artistiques, un trałt d’une beaute supraterrestre. Chez Nothomb, quelques personnages sont compares, grace a leur sublimite aux anges ou aux elfes. C’est-a-dire aux etres d’ordre sumaturel que la difference sexuelle ne touche pas.88 Ils incament, entre autres, le desir chretien de depasser les besoins sexuels, et plus largement corporels, qui enchainent les pecheurs. Amelie Nothomb profite de cette signification de 1 asexualite et renverse
l’equation de base « le beau = le sexy ».
« Leopoldine n'etait pas un personnage feminin, elle etait - elle est
pour toujours - une enfant, un etre miraculewc, au-dela des sexes. »
Nous allons analyser Hygiene de l}assassin pour examiner les aspects representatifs de l’asexualite chez Nothomb. Commenęons par une enfance obscure de Pretextat Tach qui est devoilee pas a pas par un detective-joumaliste Nina. Tach ne voulait pas entrer a 1’adolescence, et avec sa cousine Leopoldine, ils suivaient la soi-disant « hygiene d’etemelle enfance » d’un caractere trós malsain : « Persuade que la puberte fait son ceuvre pendant le sommeil, vous decretez qu 7/ ne faut plus dormir, ou du moins pas plus de deux heures par jour. Une vie essentiellement aquatique vous parait ideale pour retenir l *enfance : desormais, Leopoldine et vous passerez des journees et des nuits entieres a nager dans les lacs du domaine, parfois meme en hiver. Vous mangez le strict minimum. »90 Ce dressage devrait aboutit a I’enfance etemelle, mais il n’a abouti qu’a son prolongement. Tach decrit la feminite comme une tragedie dont il faut se proteger: « Quelque chose comme reproduire, au sens bien sale de ter me - ovuler, si vous preferez. Ce
No udons la ąuestion de rhermaphrodite, un Stre parfait et autosuffisant d’aprós le mythe| I e P aton, parce que les figures nothombiens ne se prćtent ^ la comparaison propre. lis |s9 ~ ^eux sexes, mais plutót sont dćpourvus de sexualitć en tout. I
90 ^ * Hygi&ne de 1’assassin. Paris, Albin Michel 1992, p. 155 |
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