n 'est ni la mort, ni la vie, ni un etat entre-dewc. ęa ne sappelle pas I
i autrement qu'etre femme : sans doute le vocabu!aire, avec sa mauvaise foi \
coutumiere, a-t-il voulu eviter de nommer une pareille abjection. » D apres lui, les femmes sont laides et souillees presąue rituellement: « Les femmes, I
, c'est de la sale viande. »92 La fćminitć est donc un comble du degout auąuel |
Leopoldine a echappe: «A l ’age ou les filles deviennent affreuses, boutonneuses, fessues, malodorantes, poilues, nichonneuses, hancheuses, I i intellectuelles, hargneuses, stupides - femmes, en un mot - a cet age sinistre, \ donct Leopoldine etait une enfant la plus bellet la plus heureuse, la plus analphabete, la plus savante - elle etait Venfant la plus enfantine, et ce I
I uniąuement grace a moi. » I
| On comprend maintenant que ce ne soit pas la beaute masculine qui
est favorisee par Tach, mais que ce sont les enfants qu’il considere comme les I etres les plus «esthćtiques». L’enfance signifie toujours 1 immaturite | sexuelle, les corps sont encore completement sexuellement indifferencies.
Pretextat et Lćopoldine, voila des enfants, les etres asexues par excellence, au I moins par leur apparence physique, qui sont des porteurs d une beaute | exceptionnelle et unique. Nina reconstruit leur physique enfantin qui rappelle par la sublimitć des elfes, leur apparence ćtant le resultat d’un regime aussi I sophistique que pervers. « Enfants, oui, meme vous qui, a dix-sept ans, ne | presentez aucun signe d'adolescence. C'est tres curiewc: vous etes tous les deux immenses, maigres, blafards, mais vos visages et vos longs corps sont I parfaitement enfantins. Vous n’avez pas l air normal, d’ailleurs: on dirait
I deux geants de douze ans. Le resultat est pourtant super be : ces traits menus,
ces yeux naifs, ces facies trop petits par rapport a leur crane, surmontant des\
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I troncs puerils, des jambes greles et interminables — vous etiez a peindre. »
|_ Au moment ou Lćopoldine a ses premieres regles, Pretextat 1 assassine pour
1 Nothomb, A. : Hygi&ne de Tassassin. Paris, Albin Michel 1992, p. 148 ibid. p. 69
93 ibid. p. 124
94 ibid. p. 135
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