de dćtruire, de toumer au nćant ce qui lui pose des problfcmes. Tach avoue .
« J’awais continuellement faim de nourritures infómes — c est gout m reste. »135 II dćpasse «le mai», «le vide » du monde en le devorant. Ce mćcanisme est analogue & celui de la dćnomination des phćnomfenes troubles par la langue : a force de confćrer & un objet une appellation, nous le mettons sous notre emprise, il nous appartient davantage ; 1’obstacle est depasse. Ces ogres incament aussi notre peur d’etre dćvorćs par la mort et par le temps.
Nous avons dój& constatć que les monstres nothombiens aiment d une
faęon extraordinaire, outre mesure, mais leur amour dćtruit toujours
1’autre. L’ogre Tach «dćvore» Leopoldine, son amour unique. Le
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protagoniste du Journal d'Hirondelle tombe amoureux de sa victime apres l’avołr assassinće. Le Capitaine du Mercure sćquestre Hazel etc. Fulka a formulć le caractóre de cet amour pervers en analysant Notre-Dame de Paris .
« Je zde predewśim Klaudius zamiłowany do Esmeraldy. Jeho « kar niw orni », agresiwni cit, pokud to muźeme citem nazywat (ale proc ne ? Neskrywa se touha po manipulaci nebo dokonce po znićeni miłowane bytosti w zakuklene podobe i w tom zdanliwe nejharmonićtejśim wztahu ?), dokazuje, ze meznim bodem lasky je kanibalismus. »136 L’amour monstrueux est donc toujours ambigu : aimer signifie torturer Vobjet de la passion, et chez Nothomb, aimer signifie parfois aussi dćtruire soi-meme (v. Journal d'Hirondelle).
Les sc&nes de la nourriture pathologique sont dominćes par 1’ image de la bouche absorbant le repas. « Groteskni oblićej se w podstate redukuje na otewfena usta, ostatni je jen ramcem pro tato usta, pro zejici a pohlcujici telesnou propast. »137 Le plus souvent elle est dćcrite comme un orifice qui avale, suce, lampę, dćvore, sauf qu’il mange. « Ce qui m intriguait le plus
,3^ Nothomb, A.: Hygi&ne de 1’assassin. Paris, Albin Michel 1992, p. 175
« Avant tout, il y a Claudius amoureux cTEsmćralda. Son sentiment« camwore », agressif, si nous pouvons le nommer ainsi (mais pourąuoi pas ? Est-ce que l’envie de manipuler, voire de ćtruire la personne aimće ne se cache-t-elle pas, sous une formę larvće, m^me dans la relation apparemment la plus harmonieuse ?), prouve que le point limite de Pamour est le cannibalisme. » Fulka, J.: "Monstrum ergo sum" Kinoikon, 2006, 1, p. 75
« U visage grotesque se rćduit en efFet i la bouche ouverte, le reste n’est que le cadre de cette bouche, d’un abime corporel bćant et absorbant. » Bachtin, M. M.: Franęois Rabelais a lidovd kultura stfedoviku a renesance. Praha, Odeon 1970, p. 249
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