magiąue de ses mots et de ses gestes. L’enfance chez Nothomb a une situation privilćgiće. « Clovćk se zde, jako pokaźde v oblasti libida, ukazał neschopnym zfeknout se uspokojeni, jehoż se mu jednou dostało. Nechce se obejit bez narcistni dokonalosti sveho detstvi, a kdyź si ji nemohl podrźet (...), snaźi seji znovu ziskat v nove podobe jaskeho ideału. »211 Dans l’univers nothombien les personnages narcissiąues proliferent. II y a des enfants qui croient qu’on les vćnere comme Dieux. Leur style ressemble au discours religieux etc. Mais ce qui est important pour notre travail ce sont les cas du narcissisme adulte.
L’auteur a avouć qu elle avait, et a toujours, des problemes d’accepter son physique. L’anorexie, si souvent prćsente dans ses romans, n’est qu’une rćaction abusive au mćcontentement ćprouvć vis-&-vis de son propre corps.
Elle crće personnages affreux pour se protćger contrę la laideur qui 1’horrifie : lorsque 1’horreur de la monstruositć est incarnśe dans la fiction, on la dćpasse. La projection de la laideur au monde extćrieur, son ćvacuation en dehors du sujet, peut etre expliquće par le narcissisme blessć.
« Di jsem fekJa, źejsme vśichni otevreni perverznimu reśeni, kiere pfedstavuje balzóm na naś ranćny narcismus, a zóroveń je to zpusob jak rozptylit pocity malosti a nedostaĆivosti »2n
Renvoyons k Kristeva dont rexplication de 1’abjection repose, elle aussi, sur la relation problćmatique entre le sujet et 1’objet. II y a une analogie entre ces deux phćnomenes : «L 'abjection est donc une sorte de crise narcissiąue... »213 L’objet apparait comme abject, c’est pourquoi je le rejette et rentre k moi-meme. D’apres Kristeva, le comble de Tabjection est quand je
211« Comme cłest chaque fois le cas dans le domaine de la libido, Phomme s’est ici montrć incapable de renoncer & la satisfaction dont il a joui une fois. 11 ne veut pas se passer de la perfection narcissique de son enfance; s’il n’a pas pu la maintenir (...) il cherche & la reconqućrir sous la nouvelle formę de 1’idćal du moi.» Freud, S.: "K zavedenf narcismu" in Spisy z let 1913-1917. (sv. X) Praha, Psychoanalytickć nakladatelstvf 2002, p. 144
212« J*ai dćj& dit que nous sommes tous ouverts ^ une solution perverse qui reprćsente un baume & notre narcissisme blessć, et qui est en mćme temps une manićre de dissiper les sentiments de petitesse et dMnsuffisance. » Chasseguetovś-Smirgelovś, J.: Kreativita a perverze. Psychoanaliza lidskó tendence posouvat hranice reality. Praha, Portśl 2001, p. 39 213 Kristeva, J.: Pouvoirs de /'horreur. Essaisur l’abjection. Paris, Seuil 1980, p. 22
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