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corrigć un grand nombrc de ses errcurs. II en esl enfin arrivć a ćcrire a son frćre — a qui il confiait ses sccrets les plus intimes en matiere de religion — sur 1’autorite de 1’Eglise Romaine et sur la verite de sa doctrine, bien des choses qu’il peut etre utilc de citer : ,,L’Eglise Romaine n’est pas seulcment catholique, mais ellc presidc a 1’Eglisc catholiquc, ainsi que Hieron. l’a demontrć a Damas.” Et un pcu plus loin : „Or je trouvc que cc qui cst communement admis par TEglise occidentale, lice a TEglise Romaine, se retrouve de mćmc chez les ancicns Peres grccs et latins, et prcsquc personnc ne nie qu’on ne doive rester en communion avec ceux-la.” En sorte que, pour retablir 1’unite dc 1’Eglisc, le plus important est de ne rien changer a la doctrine, ni aux mocurs, ni au regime admis. II ecrivit cela dans Appendix, Epist. 671; Ailleurs il s’cst exprime dans lc meme sens: „La reformę doit sc faire sans schisme; et s’il y a des gens qui, sans rien changer a Tancienne doctrine et sans deroger au respect du au Siege de Romę, corrigcnt ce qui leur semblc devoir etre corrige, ils ont de quoi sc dćfendrc aupres de Dieu et des juges ćquitablcs.” Ibid. 613. U avait meme reconnu ce qui est le plus important, a savoir „que 1’Eglise du Christ consistc dans la succession des ćveques par 1’imposition des mains, et que cet ordre de la succession doit demeurer jusqu’a la fin des sićcles, de Matth. XXVIII, 20”. D’ou Ton peut prouver, avcc Cyprien, quel crime on commet si Ton cree un faux chcf, c’est a dire si l’on se separc dc 1’Eglise, et quc Ton reconnaisse des Eglises qui ne peuvent pas prouver qu’clles rcmontent aux Apótres, qui sont les ordinateurs. Voila ce qu’il ćcrivit en 1643. Et a la veille de Tan 1645, le dernier de sa vie, il conseilla a ses amis Remontrants d’etablir des eveques ordonnćs par un archćveque catho-lique ³¹), si avec Corvinus ils persistaient a rcspecter Tantiąuitć. II croyait qu’ainsi ils commcnceraicnt a rentrer dans les ancienncs mocurs salutaircs. „Ccst parce qu’on a fait pcu de cas de ces moeurs-la, dit-il, que la liccnce est devenue plus forte dc creer pour de nouvclles opinions de nouvelles Eglises, dont on ne sait pas cc qu'ellcs croiront apres quclques annćes.” Ibid. Epist. 739. Nous ne savons pas a quoi ont abouti ces idees si saines et eon-duisant a la paix catholique. Ce que nous savons c’cst qu’un hommc pareil, tout en ayant ecrit de tclles choses et tout en ayant donnę des conseils qui etaient propres au plus haut degrć a faire embrasser 1’unite ccclesiastique. a cherche nous ne savons quels motifs pour remettre lui-meme sa decision (ead. Ep. 67). Nous laisserons dans 1’ombre s’il s’en est lirć. Sur ces entre-faites les notes sur TEcriturc. plcines d’erreurs et tres nuisibles a TEglisc, virent le jour. Dieu ne permit pas qu’il effaęat ces taches; tant les hesitations et les irresolutions sont dangercuscs, une fois que la lumiere est nee^{M 32}).

Le dossier grossit. Pour la premiere fois Bossuet s’offusque de ce que Grotius ne soit pas entre resolument dans 1’Eglise catholique. Et, ce qui est plus grave, a la source de l’exegese biblique du savant hollandais Teveque de Meaux a decouvert des sympathies sociniennes. Cette accusa-tion, il 11’ose pourtant la formuler encore qu’en termes tres prudents. En composant quelques mois plus tard seulement sa Defense de la Tradition et des Saints Peres il a quitte deja sa reserve.

³¹)    Bossuet interprete mai ici la pcnsec de Grotius. Si celui-ci avait parlć a cet endroit d’un archevequc catholique, ę’aurait ete pour les Remontrants le pas definitif a TEglisc Romaine et non pas lc debut du retour. Lc tcxte est obscur. En parlant de „revequc irlandais qui se trouve sur place”, Grotius a eu probablement en vuc reveque anglican Bramhal (cf. C. Broere, De terugkeer ran Hugo de Groot, p. 278-279).

³²)    CEurres completes₎ t. I, p. 146-149.

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