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la psychometrie n eu etait qu’a ses debuts (Herrnstein 8c Murray, 1994; Jensen, 1980, 1981; Moore, 1986; Sattler. 1970. 1973; Zigler, Abelson, Trickett Sc Seitz. 1982).
Sn langue. Les Noirs provenant de milieux defa-vorises parlent un dialecte particulier Ićgerement dif-ferent de 1’anglais standard, le vernaculaire noir americain (YTsiA) aussi appele « Ebonics ». Y aurait-il un biais lie a fanglais standard parle par l’examina-teur ? Plusieurs etudes montrent que, tres tót, les enfants Noirs comprennent aussi bien, sinon mieux, fanglais standard que le VNA (Brody, 1992). De plus, Quay (1971, 1972, 1974) a traduit le Stanford-Binet en VNA; administre a des enfants noirs par un examina-teur noir familier avec le dialecte, les resultats ne dif-feraient pas de ceux obtenus au meme test administre en anglais standard. Potir les Noirs, il n’existe pas de biais relie a Tanglais standard de rexaminateur (Hall 8c Turner, 1979; Krauss 8c Rotter. 1968). Ainsi, dans l’e-tude de Hall et Turner (1979), le score moyen du Stanford-Binet traduit en VNA est 84,6 (K.-T. = 10,5) et celui en anglais standard est 84,5 (E.-T. - 11,1). Dans une etude anterieure, Crown (1970) a teste non seule-ment la langue utilisee par rexaminateur du WPPS1 (ViNA et anglais standard), mais aussi son apparte-nance ethnique (Noirs, Blancs) et 1’appartenance eth-nique des participants (Blancs, Noirs). L’auteur n’a observe aucune difference reliee a la langue utilisee ni aucun effet d'interaction entre la langue et Tapparte-nance ethnique de l’examinateur du test ou celles des participants.
Son atlitude et ses attentes. La manierę dont les ins-tructions sont donnees, les attentes de l’examinateur face a la performance du participant, ses encoura-gements ou les recompenses pour 1’effort fourni ainsi que dautres facteurs du meme ordre pourraient pos-siblement affecter differemment les scores en fonc-tion du groupe ethnique. Toutes ces variables ont ete contrólees dans plus dTine dizaine de recherches, et les resultats montrent qu’elles ont peu ou pas d’effet sur les scores des participants (jensen, 1998; Samuel. 1977; Saunders Sc Vitro, 1971).
I.es rara<tmstiques de 1'indwidu examine
Sa langue. Que la familiarite avec la langue de pas-sation du test constitue une variable determinantę dans revaluation ilu Q! est une evidence. Ainsi, les Hispanophones, les Autochtones et les Asiatiques dont la langue maternelle n est pas celle du test ont generalement plus de difficultes aux sous-tests ver-baux qu’aux sous-tests non verbaux (Jensen, 1998; Sattler, 1974). Par exemple, Gerken (1978) a montre que le QIV au WPPSI des enfants hispanophones d’age prescolaire a dominantę espagnole est de 62,3. celui des hispanophones bilingues, de 83,7. et celui des hispanophones a dominance anglaise, de 103.7. L’admi-nistration de tests fortement satures en niateriel verbal pour les participants appartenant a ces groupes per-met neanmoins d’evaluer leur familiarite avec la langue du test et de predire d^yentuelles difficultes d’integration scolaire a court terme. Dans le cas ou le Ql doit etre evalue, deux options se presentent : on peut utiliser une traduction standardisee du test ou encore des echelles non verbales telles les Matrices de Raven. Pour les adultes de langue ou de culture his-panophone, il existe une version espagnole du W.AJS depuis 1968 (Goinez, Piedmont 8c Fleming. 1992; Wechsler, 1968). II existe en outre depuis peu une ver-sion espagnole du WISC-IV (Wechsler, 2004). Dans tous les cas, fadministration devrait se faire dans la langue maternelle du participant de maniere a ce que les instructions soient bien comprises (Herrnstein 8c Murray, 1994;Jensen, 1998).
Sa motwulion. Błock et Dworkin (1976) ont soutenu que les tests d^ntelligence sont jusqu a un certain point une inesure des caracteristiques personnelles et motivationnelles des individus, ce qui diminuerait sen-siblement leur validite a titre de mesure de fintelli-gence. Dans cette perspective, Howard et Hammond (1985) ont pose l hypothese que la tendance des Noirs a eviter la competition intellectuelle expli-querait les differences entre les Blancs et les Noirs au plan du Ql. Cette attitude serait en outre renforcće par le fait que les Noirs auraient developpe la croy-ance que la cause de leur faible performance intellectuelle est genetique (Steele, 1997). Par consequent, concluent-ils, une fois le probleme motivationnel regle, les differences de performance dans les tests de QI entre les Blancs et les Noirs disparaitraient. Cette hypothese n’est pas confirmee par la recherche. Oakland et Glutting (1990) ont montre que lors de la passation du WISC-R, les examinateurs Blancs obtien-nent generalement plus de cooperation, d*attention et de confiance en soi parmi les Noirs et les Hispanophones de 7 a 14 ans que partni leurs pairs Blancs.
Le sous-test « empan mnemonique >» du WISC-lll constitue un bon moyen de verifier cette hypothese (Jensen 8c Figueroa, 1975; Jensen Sc Osborne. 1979). Dans ce sous-test, les participants doivent repeter des series de plus en plus longues de chifftes dictees par l'examinateur. La premiero >erie de chiffrcs doit etre repetee dans 1’ordre dans lequel les chiffres sont presentes et la deuxieme serie, en ordre inverse, ce qui est beaucoup plus difficile. .Solon Jensen (1998), si