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Les biais culturels dans lcs tests de QI 233

les Noirs netaicnt pas aussi motives que les Blancs a bien reussir un test, on pourrait s’attendre a re que la difference Blancs-Noirs soit la meme aux detix epreuvcs, puisque la difference ne serait pas liee a 1’habilete des participants, mais plutot a leur motiva-tion ou a leur niveau d’anxiete. Or, la difference aux series inversees de chiffres est deux fois plus impor-tantc que celle aux series de chiffres dans 1’ordre, ce qui infirme en quelque sorte 1’hypothese de la motiva-tion et du stress a titre de facteur explicatif des differences de QI observees (Gordon, 1984; Jensen, 1998; Oakland 8c Glutting, 1990). On pourrait par ailleurs arguer que raugmentation de la difFiculte d’unc tache puisse influer sur la motivation et, du coup, sur la performance.

Personne ne doute que la motivation contribue aux performances intcllectucllcs. II faut toutcfois demon-trer que la relation entrc la motivation et la performance aux tests de QI varic systematiquement en fonc-tion de 1’appartenance ethnique pour appuyer la these d’un biais culturel des tests. Or, Oakland et Glutting (1990) ont montre que la relation entre la motivation et la performance aux tests de Q1 est simi-laire, quelle que soit 1’appartenance ethnique. Qui plus est, pour que la motivation puisse expliquer les differences intergroupes dc QI, ii faudrait etablir qu’un large pan de la communaute noire americaine n'est pas interesse a reussir a 1’ecole et dans leur tra-vail, ce qui ne pcut pas etrc le cas (Kaufman, 1994).

La c&rrection des reponses

Meme s’il existe des criteres precis pour la correc-tion des sou^-tests dc QI a passation individuelle, cer-tains sous-tests du Wechsler et du Standford-Binet font appel au jugement de rexaminateur, avcc le risque d'un certain subjectivisme. En situation de recherche, on s’assure certes d’un accord interjugcs elcvć pour ces items, mais la possibilite d'un biais systematique inconscient quand l’examinateur connait 1’apparte-nance cthnique du participam n’est pas exclue. On appel le «■ effet de halo » la tendance d’un evaluateur a se laisser influencer par une impression generale (apparence physique, prejuges, stereotypes, etc.) qui conduit a des erreurs par excćs d'indulgence ou de severite. La situation peut se produire particuliere-ment lors d une reponse ambigue precedee soit de plusieurs bonnes reponses, soit de plusieurs mauvaises reponses. Dans le premier cas, l’£valuateur aura tendance a donner le benefice du doute et a considerer l item reussi et inversement dans le second cas. Peu detudes ont vćrifie ce biais potentiel et celles disponibles (Donahue Sc Sattler, 1971; Jensen, 1980; Sattler 8c Winget, 1970) montrent que, independam-ment de 1'appartenance ethnique, 1’effet de halo joue

en faveur des participants, particulierement lorsque les reponses sont ambigućs.

Conclusion

Au terme de ce bref tour d’horizon concemant le biais culturel des tests de QI, force est de constater qu'il s’agit d’un point de vue encore largement repan-du. En effet, au-dela de la diversite des etudes presen-tees, la validite prediciive des tests de QI est identique pour tous les groupes ethniques pour lesquels des donnees sont disponibles. Parallelement, dans le cas specifique des echelles de Wechsler, la stabilite de la distinction Q1P et QIV confirmc la validite con-ceptuelle des deux grandes divisions du fonctionne-ment cognitif et ce, independamment des differences cthniqucs. Enfin, la validite du contenu n’indique aucune difference majeure entre les groupes ethni-ques dans les pourcentages de reussite aux divers items.

En ce qui a trait aux biais issus du contexte de passation des tests d’intelligence, la majorite d’entre eux ont ete empiriquement infirmes. C’est le cas notam-ment des biais relatifs a 1’appartenance ethniquc dc l’examinateur, a son attitude et a ses attentes (Reynolds 8c Kaiser, 1990). Un seul typc de biais potentiel a ete identifie : il concerne la langue dans laquelle le test est administrć aux groupes ethniques (Hispanophones, Amćrindiens et Asiatiques) dont la langue rnatemelle n’est pas 1’anglais (Ortiz 8c Dynda, 2005). Les examinateurs sont cependant suffisam-ment formes et informes de ce fait pour evitcr ce piege. Ils utilisent alors les versions disponibles dans la langue de leur client ou encore des tests non verbaux.

En resume, tous les analystes de ce probleme arrivent a des conclusions similaires. Par exemple, Anastasi et Urbina (1997) affirment:

En depit d’une recension exhaustive des etudes effectuees et d’une analyse cridque de leurs resultats, 1’hypothese youlant que les tests d’aptitudes soient moins valides pour les Noirs quc pour lcs Blancs en tani que predicteurs de rendement scolaire ou de performance au travail n’a reęu aucun support empirique (Hunter, Schmidt & Rauschenberger, 1984; Linn, 1978). Bien qu’il existe beau-coup moins d’etudes parallćles avec dautres ininorites, on retrouve des resultats similaires dans le cas d’Americains d’origine hispanique, tant en milieu scolaire qu’en milieu de travail (Breland, 1979; Duran, 1983. 1988; Pen noc k-Roman. 1990; Schmidt, Pearlman & Hunter. 1980)

(p. 168).

En definitive, les allegations de biais des tests de QI a 1’endroit des principaux groupes ethniques qui com-posent la societe americaine sont, sur la base de