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Les biais culturels dans les tests de QI 223

tations des scores de test qui decoulent des usages qui sont proposes pour lesdits tests [...]. La validation debutc logiquement par un enonce precis de Linter-prćtation proposee pour les scores [...]. Cette inter-pretation refere aux concepts ou a la construction mentale (construit psychologique] que le test est cense mesurer » (p. 9). Comme le present article vise uniquement les tests generaux d’habiletes cognitives, communement appeles « tests d’intelligcncc » ou « tests de quotient intellectuel », il importe de circons-crire d’entree de jeu la signification exacte de cette construction mentale qu’on appelle Lintclligence.

Le concept d’intelligence

Dans le langage quotidien, il s’agit d’un concept flou et englobant qui regroupc aussi bien des habiletes a raisonner logiqucment que 1’aisance a memoriser, le jugement jusie, la sagesse dans les deci-sions, diverses habiletes intcrpersonnelles, et ainsi de suitę (Stemberg, Conway, Ketron Sc Bernstein, 1981). Toutefois, les specialistes du domaine tendent a restreindre leur conception de Lintelligence a des habiletes dc raisonnement et de resolution de problemes. Lors du houleux debat entourant la parution du volume The Bell Curve (Herrnstein 8c Murray, 1994), un grand nombre d’experts dans ce domaine ont tenu a preciser cette definition au moyen d’un rnanifeste a large diffusion paru dans le Wall Street Journal (voir Gottfredson, 1997). Cette prisc de posi-tion fut recemmcnt traduite en langue franęaise (Larivee Se Gagne, 2006). Des 25 enonces du mani-feste, voici les trois premiers :

1.    L’intelligence est une aptitude mentale tres generale qui implique notamment Lhabilete a raisonner,

a planifier, a resoudre des problemes, a penser abstraitement, a bien comprendre des idees com-plexes, a apprendre rapidement et a tirer profit de ses experiences. L’intelligence ne se resume pas a 1’apprentissage livresque, ni a une aptitude scolaire tres circonscrite, ni aux habiletes specifiquement reliees a la reussitc des tests mentaux. Au contraire, clle reflete cette habilete beaucoup plus etendue et profonde a comprendre son environnement - a « saisir un probleme », a « donner un sens » aux choscs ou a imaginer des Solutions (a des problemes) pratiques.

2.    Ainsi dćfinie, Lintelligence peut etre mesuree et les tests d’intelligence la mesurent bien. Ces tests sont parmi les plus precis (en termes techniques on parle de fidelite et de validite) de tous les instru-ments d’evaluation psychologique. Ils n’ont nulle-ment la pretention de mesurer la creativite, le ca-ractere, la personnalite ou d’autres differences

individuelles importantes.

3. Quoiqu’il existe differents types de tests d’intelli-gence, ils mesurent tous la meme intelligence. Certains utilisent des mots ou des nombres et font appel a des acquis culturels specifiques (tel le vocabulaire). D’autres utilisent plutót des formes ou des dessins et n’exigent de connaitre que quelques concepts simples et universels (beau-coup/peu, ouvert/ferme, haut/bas) (Iarivee Sc Gagne, 2006, p. 2-3).

C’est la definition specifiee au point 1 que nous avons adoptee a titre representation du construit « intelligence C’est ce construit, plus circonscrit que Limage populaire, que s’efforcent de mesurer les tests d’intclligence, avec beaucoup de succes dans 1’ensem-ble (point 2), et cc, qucl quc soit le type de que$tions et de taches qu’ils proposent (point 3).

I* concept de biais

Le concept de biais revet un sens precis dans le glossairc des specialistes de la psychometrie. Pour bien le cerner, examinons d’abord trois conceptions erronees qui circulent couramment, tant chez les psy-chologues et le grand public que dans les medias. Ces trois conceptions fallacieuses peuvent etre respectivc-ment etiquetees 1) erreur egalitariste, 2) erreur de standardisation, et 3) erreur culturaliste (Jensen, 1980). Toutes trois contribuent a maintenir beaucoup d’ambiguite et a susciter de Lopposition vis-a-vis des tests de QI.

Lerreur egalitańste. Cette premiere conception erronee defend La priori selon lequel toutes les popu-lations humaines sont necessairement identiques ou egales sur le plan de leurs habiletes intellectuelles. Par consequent, Lobservation de QI moyens plus faibles chez certains groupes sociaux ou ethniques ne peut s’expliquer que par une faille de Linstrument de mesure. Quand une telle explication prend Lallure d’un dogme, les contradicteurs se voicnt taxes d’elitisme a Lendroit des groupes sociaux defavorises ou de racisme a Lendroit des groupes ethniqucs moins performants.

Pourtant, la recherchc a montre Lexistence de differences entre les groupes sociaux ou ethniques dans tous les domaines du comportcment : traits physiques, habiletes sensorielles, aptitudes sportives, prevalence de diverses maladies, incidence de problemes psycho-logiques, etc. Ces situations ne provoquent generale-ment aucune levee de boucliers, ni aucun soupęon de biais sur les outils de mesure. Pour utiliser un exemple plus pres du milieu educatif, on observe entre les groupes socio-ćconomiques des ecarts impor-



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