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tourne maintenant vers une construction hypermodeme, abordant des sujets actuels ou 1’auteur (principalement en poesie, fer de lance de toute litterature) met en scene des preoccupations qui lui sont propres et a finstar de ses contemporains ąuebecois, est passe de la tradition a fexperimentation formelle, a la litterature au je, une litterature de fintime. Dans un texte paru en 1990, Jeannette Armstrong soutient que la littćrature est un vecteur d’autonomisation (empowerment) par rapport a la perte d’autonomie (,disempowerment) vćcue par les cultures amćrindiennes, notamment a cause des pensionnats autochtones. Elle invite les auteurs des Premieres Nations a prendre la plume pour revćler la force et la contemporaneitć de leurs cultures, a avoir « ...the courage to shake off centuries of imperialist thought... Our task as Native writers is twofold. To examine the past and culturally affirm toward a new vision for all our people in the futurę29 ».
C’est donc un regard sur les analyses critiques en litterature qui nous apporte arguments et clćs de lecture s’adaptant bien aussi a 1’etude de notre sujet. En effet, ainsi en va fil de fart autochtone actuel. Les trois paradigmes sont franchis et nous sommes resolument dans le troisićme: fart, ici le cinema, est maintenant dans le moment du metissage culturel, tant de la part des auteurs blancs et rouges, tant en littćrature avec Rejean Morissette: Les autochtones ne sont pas des Pandas, (Hurtubise 2012) et Josephine Bacon : Batons a messages, (Memoire d’encrier 2009), qu’en cinema avec Richard Desjardins et Kevin Papatie. Tous ont maintenant ce meme message en filigrane : « Nous ne sommes pas des sauvages ». On mesure bien la le chemin parcouru depuis Flaherty, depuis Perrault, qui nous conduit a f autonomisation du cineaste autochtone et de son regard inverse.
29 ARMSTRONG, Jeannette ([1990] 1998), The cłisempowerment of first North-American Native Peoples and empowerment through their writings, dans Daniel David MOSES et Terry GOLDIE [dir.], An Anthology of Canadian Native Literaturę in English, Toronto, Oxford University Press, p. 241.