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relationnelle entrc le soi et Pautre...42 ». Et ces formes d’enonciations sont mouvantes et passent par une parole subjectivee, entrainees dans un feu roulant d’images qui donnent au point de vue i force de verite.
Perrault nous aura joue un tour: Pabbe Joveneau, fixer pour le cineaste et protagoniste, est a lui seul le porteur du faux ballon qui se joue dans la fausse partie ou nous croyons vivre V Autre, mais a la frn, le mirage s’estompe et nous revele le miroir qu’est ce film : Joveneau aura intercede pour nous, afin que nous puissions voir Plndien(s) et ces demiers auront intercede pour nous afin que nous puissions voir notre vćritable figurę.
2.3.3 Regards mćtisses
Je est un autre disait Rimbaud, alors que jeune il se fondait dans les personnages multiples possibles a Pauteur littćraire; la poesie, chemin colorć et ouvert, permet cette duplicite et le changement de perspective. Voici que notre histoire, la Canadienne franęaise, d’ou ćmerge cet etre pas tout a fait blanc, pas tout a fait rouge, un etre aux multiples visages, cet etre fracture qui, s’il sait bien d’ou il vient, tarde a dire ou il va. « On vient d’un pere qui etait le fleuve, et d’une mere qui etait, pour parler Mitchif, sauvage... » dira Jean Morrisset dans Paroles amerikoises. Yves Sioui-Durand y proposera une definition plus philosophique, sur le modę interrogatif: « Qu’est-ce c’est etre un indien aujourd’hui? Est-ce avoir une carte?... Est-ce que c’est ęa etre un indien? C’est quoi un peuple? Cest quoi une culture?... Une culture c’est la matrice de Pimaginaire d’un peuple qui sert a former des humains...43 ».
42 OUELLET P, 2002, Le soi et l’autre: 1'enonciation de 1’identitć dans les contextes interculturels, Montreal, Les presses de PUniversitć Laval, p. 14
43 SIOUI-DURAND Y, in BASTIEN P, 2013, Paroles Amerikoises, Montreal, Les Indćpendants Associćs.