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II n’en reste pas moins que la doetrine, ainsi transmise, pouyait encore donner lieu a de remarąuables formations intellectueLles. Des reprósentants róputćs de la eulture sud-est europćenne du XYHe siacie — les mótropolites de Moldavie Yarlaam et Dosithóe, le Gćorgien An-tim, metropolitę de Hongro-Vlachie, les Syriens Malatios Karmę et Ma-caire Zaim 81, et meme des personnalitds de premier plan de la spiritua-litó orthodoxe du sieele suivant, tels Nicod&ne 1’Hagiorite ou Paisij Yelickovskij — n’ont pas bónćficić d’une autre formation. Le retour aux sources et aux structures de Vancien enseignement traditionnel pounait encore donner des resultats notables, grdce aux efforts de restauration doc-trinale et de perfectionnement morał.
Cependant les circonstances gćnśrales — politiąues et culturelles — s’opposaient a une rćgónóration de la spiritualitć et des institntions tra-ditionnelles dans l’Europe du Sud-Est et au Levant. Lorsąue l’Europe moderne se ddcidera a englober les pays de la Mśditerranće orientale dans sa politiąue et dans son programme, il ne restera a ces pays qu’a adopter ee programme moderne, avec tout ce que cela doit entrainer en fait de doetrine, de morale, d’institutions et de style de vie.
REM^DES AU RETARD : 2. UN NOUVEL ENSEIGNEMENT. CONCESSIONS DOCTRINALES
ET ACCORD POUR LES INNOVATIONS
Ainsi donc, les esprits en quete de Solutions pour les probtemes immddiats des sociótós sud-est europdennes se tournent yers l’Occident, soit en copiant leurs programmes d’óducation, soit en envoyant des dtu-diants dans les cślebres citds uniyersitaires italiennes. Pourquoi ita-liennes? D’abord parce que durant tout le sieele prścćdent Venise avait dduqud les Grecs de la Turcocratie. Par 1’enseignement de Padoue, de nouyelles disciplines — et en premier lieu la philosophie et certains arts libśraux — ayaient dtś introduites dans les ścoles grecques. Non seu-lement sous le rapport gćographique, mais aussi par la tradition des livres culturels, politiques et ćconomiques, par ses conceptions et par son style de vie, 1’Italie demeurait a tous les points de vue plus proche des
81 Pour les eccl6siastiques arabes ćrudits du temps, v. Georg Graf, Geschichte der christ-lichen arabischcn Literatur, vol. III, Citt& del Vaticano, 1950, pp. 91 sqq.; pour les eccló-siastiques butgares : McTopHH Ha 6i>jirapCKaTa jiHTepaTypa, t. I, peA. B. BejineB, E. Teop-meb, n. J^HHeKOB (Histoire de la littćrature bulgare), Sofia, 1963, pp. 402 — 419; grecs : D. Procopius, Succmta eruditorum graecorum superioris et praesentis sacculi recensio, dans J. A. Fabricius, Bibliotheca graecaf t. XI, Hambourg, 1722, pp. 769 — 808; C. Sathas, NeoeXX7)viX7) <piXoXoyta. BioypaęLaŁ Ath^nes, 1868, pp. 238 — 421 (des reproductions anasta-tiques de ces deux ouvrages ont ete, ćditees en 1966 k Athenes par la librairie Caravia); C. Th. Dimaras, op. cit.y pp. 74 sqq. : roumains : G. Iva$cu, Istoria litcraturii romdncf vol.I, Bucarest, 1969, pp. 124 — 241; serbes et croates : M. Murko, Geschichte der alteren Sudstauischen Literaturen, Leipzig, 1908, pp. 185 sqq.