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pour ąuelle raison il aurait toutefois changć les armoiries de la Yalachie, en les dśtachant du cadre du frontispice macairien et aurait composś une autre xylogravure reprósentant les armoiries de Sibiu pour les placer a l’endroit restś vide? En vśritó, ce changement n’aurait aucune justifi-cation si pour une commande moldave, exśeutśe a Tirgovięte, la ville de Sibiu n’avait rien a voir. Le fait trouve une explication toute naturelle. Nous avons signaló dans l’article signe aux cótśs du professeur Dan Si-monescu, le remplacement systćmatiąue des armoiries valaques dans les frontispices par celles de Sibiu et avons reproduit les images photogra-phiąues reprśsentant les pages sur lesąuelles figuraient les frontispices respectifs du «Tćtraóvangile » de Macaire et du «Tśtraóvangile » de Phi-lippe le Moldave, óditś en 1546? de sorte que nous estimons inutile de rópśter la comparaison. II est clair que la fabrieation de nouveaux clichós et de nouvelles xylogravures avec les armoiries de Sibiu a une seule expli-cation : celle d’un lien direct entre le typographe et le « Tśtraśvangile » de 1546 avec cette ville. Etant imprimś a Sibiu, le « Tetraćvangile » de Philippe le Moldave devait obligatoirement contenir les armoiries de cette ville dans ses frontispices.
A 1’occasion de 1’ćtude des caractćristiques polygraphiques du « Tś-traóvangile » de 1546 par rapport a d’autres ćditions en caracteres cyrilli-ques du XVI-6me siócle, nous avons śtś amenś a des eonstatations par-ticulierement intóressantes. Nous avons rćvślś dans des travaux antś-rieurs le fait que Philippe le Moldave s’etait seryi pour imprimer son livre du mod61e de Macaire M. Les frontispices, certaines initiales et meme une sórie de lettres ordinaires sont fort ressemblants a ceux existant dans les śditions macairiennes. Notre travail d’investigation a pleinement dś-montrś cette ressemblance, ce qui nous a dśterminó a conclure que lors-qu’il s’est agi de graver les nouveaux frontispices et les initiales, Philippe le Moldave a pris comme modele les exemplaires de Macaire. La super-position par copies sur papier-calque et par images photographiques grandeur naturę a prouvś en meme temps qu’une identitć absolue śtait exclue, dans 1’hypoth^se que l’on se serait servi des clichśs restants dans les presses de Macaire. Mais, parce qu’en dćpit de la realitć que nous avons clairement fait connaitre antćrieurement, on continue a prótendre qu’une grandę partie des lettres courantes, des initiales ornśes et des yignettes de 1’śdition de Philippe le Moldave seraient identiques a celles
de Macaire ^ nous nous voyon3 obligś de revenir sur ce sujet.
_i_
84 L. Dem6ny et D. Simonescu, loc. cit., p. 11 — 13; L. Demćny, Le premier texte roumain imprimi, « Revue Roumaine d’Histoire *, IV (1965), 3, p. 392 — 397; Idem, O łip&-riturd slavo-romdnd precoresiand (Une impression slavo-roumaine prć-corćsienne), « Studii *, 18 (1965), 5, p. 1009-1019.
M P. P. Panaitescu, Les origines..., p. 28.