tant dc changements importants dans ces tendances k long termc.
Les facteurs ci-dessus semblent avoir excrcć une influence dćterminante sur l'evo)ution re-cente du commcrce mondial des produits agri-coles, mais il est ćvident cjue bien d’autres facteurs interviennent pour rendre la situation plus complcxe. C’est ainsi que des prix anor-malement eleves, comme ceux qu'ont atteints certains produits durant le boom provoque par la guerre de Corće, favorisent le rccours aux produits de rcmplacement ou incitent a utiliser les matićres premićres avec parcimo-nie. C’est peut-etre ce qui s:cst passe avec le cacao, dont l utilisation en conflscrie a dimi-nuć par reaction contrę les prix trcs elcvćs de 1945 et 1955, provoquant pendant une periode considćrable une contraction de la demande mondiale. L/insuffisance des disponibilites — par cxemplc la pćnurie de viande. en provc-nance de rArgentine spćcialement. dans 1'aprćs-guerre — tend k stimuler la production indigćne des pays importateurs ou dautres rćgions exportatriccs. II scmble que dans certains cas le niveau ćlevć des prix de soutien dans les pays exportateurs ait cu un effet analogue. L'ćvolution de la demande des consommatcurs eonstitue un autre facteur important. C'est ainsi que la tendance, constatee un peu partout avcc 1’amćlioration des revenus, a consommer plus de silcie, de fruits, etc.. aux dćpens des cereales et autres fćculents, a eu quelque rć-percussion sur le commercc international.
Le graphique II-4, qui montre le volume et la valeur reclle actuclle (moyenne de 1955 et 1956) du commerce mondial de certains produits agricolcs, par comparaison avec les donnćcs corrcspondantes de 1920-38 permet d:apprecier le lćsultat net de tous les changcments inter-venus. Les chiffres relatifs ii la valeur totalc du commerce (valeur rćelle) sont particuliórement significatifs du point dc vue ćconomiqnc, car ils rcfletent dune part ce que gagnent les ex-portateurs et d:autre part ce que doivent payer les importateurs pour les quantites dont ils ont besoin.
II vaut la peine de noter un fait- qui jette quelque lumićre sur la manierę dont la struc-ture du commcrce s’ajuste peu a peu aux modifi-cations de la demande intcrnationale. Pour la plupart des produits figurant dans le tiers supćrieur du graphique 11-4, dont le commerce s’est sensiblement dćveloppe depuis la guerre. les progres ont ćte boaucoup plus marqućs en valeur qu’en volume. Cela signifie quc les prix moyens sont plus ćIcyćs, on valcur reclle, qu’ils ne Pćtaient en moyenne entre les deux guerres, cc qui, de toute ćvidencc. incite los producteurs dans les pays exportateurs a intensifler leur production. Par ailleurs, pour la plupart des produits qui oceupcnt le tiers inferieiu- du gra-phique. et dont le commerce s?est restreint, la diminution a etć plus accentuee en valeur rćelle qu'en volumo. Los prix sont donc plus bas. en valeur reclle, qu'avant la guerre. de sorte que les producteurs sont pousses ń limiter leur production et, s ils le peuvent, a s’orien-ter vers des produits pliLs remunerateurs.
Cela ne signifie pas, bien entendu, que les prix d?un produit dont le commerce se deve-loppe soient a 1'abri d'une forte baisse si les disponibilitćs vicnnent a exceder temporaire-nient la demande effective, ou si la demande sc contraete soudainement k la suitę, par exemple, d une crise gćnćrale ou sous rinfluence de facteurs particuliers intercssant ce scul produit. Les perspcetives commcrciales apparais-sent nćanmoins gćnćralement favorables pour ces produits. Uno offre surabondante entrainant une bpasse des prix a toute chancc de n’etre qu*un accident passager et l on peut normale-ment compter sur une amelioration des que la demande d importation retrouve un volume comparable a celui des disponibilites exporta-bles. Pour les produits dont le commercc n'est pas en voie d expansion. un tcl redressement apparaft plus improbablc et les prix risąuent de ne pas s’amćliorer avant que le volume des exportations ait diminue.
II est probable quJa la fin de la campagnc 1956/57 les stocks dc ble des principaux pays exportateurs seront stabilisćs a un niveau lćge-rement plus bas quc celui des trois campagnes precćdentes. On escompte qu’en depit de Tac-croissement de la production, le tres important dćvcloppement des exportations a provoque une rćduction des stocks de bić des Etats-Unis ; les stocks baisseront ćgalcment en Australie par suitę des mauvaises recoltes, mais on prevoit des augmentations en Argcntinc et au Canada. A la suitę dc la nouvellc diminution cnrcgistrćc aux Etats-Unis, le volume des stocks de riz n’est plus excessif. Comme on l a observe au cours des dernieres campagnes, le princi])al accroissemcnt a portć une fois de plus sur les cereales secondaires dont les stocks ont conti-
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