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teau dc Kergadiou, en Plourin. * Son cceur resta pendant de longucs annees pris dc sa mirę, dans la cha* pelle du chdteau ; en 1G85, Mmc de Kergadiou, se sentant pris de sa fin, le fit inhumer « au haut de 1’eglise de Plourin ».
Cette sainte damę de Kergadiou a ćtć en rclntions avec le P6re Maunoir. Elle a dO etrc Punc des « diri-gees » du grand missionnaire breton et, sans doute, a-t-clle contribue 5 le faire venir preehcr ii Plourin. Le P. Maunoir, en efTet. y donna deux missions <|ni curcnt le plus grand succes, et dont la premierc, cclle de 1650, se termina par une proccssion qui est restóe| fameuse dans le pays : « On y remarqua siirlout. ćcrit le P. Maunoir lui-meme, une demoiselle de) haute naissance qui reprćscntait la Mirę des douleurs marchant 5 la suitę dc la croix ; Teipression de se>[ traits rendait d’une faęon si vive et si naturellc lei soufTrances de son coeur que sa vue arrachait dei larmcs 5 tous les spectateurs. * (l) Cette demoiselle haute naissance. qui faisait si hien le role de la Vierge. ćtait peut-ćtre 1’une des filles de la bonne douairićit] demoiselle Gillette-Agnes, ou demoiselle Marie-The rese de Kergadiou. A Pćcole du P. Maunoir, Mnie Kergadiou apprit 5 pratiquer les plus hautes vertw chretiennes : sa porte ćtait ouvertc a tous les inalhei reux ; ses largesses se rćpandaient sur les pau\rt alors si nombreux, sur tous ceux qui ćtaient ćpromi par la guerre, ceux de Plourin et ceux de Landunv« paroisse dont les terres toucbaient presque le manoij de Kergadiou. En chantant pour elle un grand vice, au Iendemain de sa inort, messire (i nil la mu Rannou payait une dette de rcconnaissance, la sieni et celle de ses paroissiens.
I^e manoir de Kergadiou, ou si longtemps vćcut bonne « merc des pauvres >, est aujourd'hui h dci
(!) Journal lalin tles Missions. par lc P. Maunoir.
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ruinę, et transforme en fenne. Les grands arbres qui bordaicnt jadis ses longues et larges avenues ont tous ćtć rasćs. Mais son portali inonumental est cncore flanquć de deux tourelles niunies de meurtriercs. Ln grandę porte d’entree est encore surmontee dc l’ecus-son armorie de la familie de Kergadiou, qui portait : ondł d'or et d'nzur de sir pieces, au franc canton d'argent semć dhermines. I/ecusson est environne du collier de 1’Ordre dc Saint-Michel, en souvenir de raes-sire Franęois de Kergadiou, mari dc damę Gillette de Coctquitz. cróe par Louis XIV chevalicr de Saint-Michel. Mais le souvenir de la « sainte danie, mirt des pnuvrcs * est, helas, profondćmcnt disparu. Aux visłteurs de l'antique demeure, les feriniers ne savent racontcr que la vie dissolue de ses derniers habitants nobles, ceux des dcrnieres annees d’avant la Revolu-tion...
Aebź GUĆGUEN, Recteur du Folgoet.