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prescriptions en vigueur en fonction du cas. Cette nouvelle application plus circonstanciśe des peines peut conduire a des aggravations, a des mitigations ou encore a des iransfomnations dans la naturę des peines prescrites. La rśduction des amendes est souvent admise par les magistrats en raison de trois facteurs principaux: ia pauvrete de 1'accuse, sa jeunesse ou encore le caractere spontane de ses aveux. On cherche, dans le premier cas, a śtablir une peine a la mesure des capacitśs de paiement de 1'accuse, critere indispensable pour le bon fonctionnement d'une justice lucrative. D'ailleurs, la legere baisse que connaTt le montant moyen des amendes peręues par la cour seigneuriale a Manosque au dśbut du XIVe siecle est largement compensee par 1'augmentation de l'activite judiciaire. On fait aussi preuve d'indulgence face a une premiere erreur alors qu'en contre-partie, une aggravation de peine est generalement justifiee en cas de recidive. Finalement, on semble tenir compte de rexpression du remords qui se traduit souvent dans des aveux expansifs.
La peine prevue, par exemple par le tarif des peines, pouvait aussi faire 1'objet de modifications en raison de 1'etat physique de 1'accuse afin, par exemp/e, de doser une peine corporelle en fonction de 1'etat de sante de 1'inculpe. L'intervention du commandeur dictait parfois une modification dans la dścision du magistrat qui, meme s'il disposait d’une grandę autonomie de principe, n'en demeurait pas moins assujetti ś rautorite seigneuriale. Cette implication du commandeur dans 1'etablissement d'une sanction pouvait aussi conduire a 1'elaboration d'une autre formę de reglement, la composition. Cette entente conclue entre un accuse et un representant du pouvoir judiciaire; juge, baile ou commandeur, avait un grand avantage pour bon nombre de Manosquins soucieux de leur reputation, elle leur assurait la discretion du pouvoir sur 1‘affaire. C'etait raltemative de choix a une sentence publique. De plus, elle permettait parfois des compromis financierement interessants puisqułelle mettait fin rapidement a des procśdures couteuses. D'ailleurs, les appels en justice qui prolongeaient forcement les demarches judiciaires sont rares a Manosque au cours de la