Une espece comme Ethmalosa fimbriata permet egalement de verifier 1'influence du confinement sur la taille a la premiere reproduction. Elle est de 21 cm en Fatala, ce qui correspond aux valeurs observees pour les populations de milieu ouvert, a la difference de celles de milieu enclave ou cette taille de premiere maturite est comprise entre 8 et 14 cm (CHARLES-DOMINIQUE 1982 ; ALBARET & CHARLES-DOMINIQUE1982).
Enfin la comparaison met en evidence la faible representation des Cichlidae en Fatala, alors que, dans cette familie, Tilapia guineensis, Tylochromis jentinki ou Sarotherodon melanotheron sont considerees en lagunę Ebrie comme des especes estuariennes strictes et tres abondantes (particulierement cette demiere qui domine egalement dans 1'estuaire inverse de la Casamance).
L'examen de la distribution spatiale des principales especes dans l'estuaire (stades juveniles et reproducteurs, fig. 5-5) permet de preciser les strategies des differentes especes. II apparait que, toutes dates confondues, c'est 1'embouchure qui est pour une majorite des especes abondantes le lieu de reproduction preferentiel. Quatre especes font exception, qui sont Drepane africana, Polydactylus quadrifilis, Liza falcipinnis et Pellonida leonensis et dont la plus forte proportion de reproducteurs se trouve dans les stations centrales de 1'estuaire, ou aux extremites pour L. falcipinnis.
Ce schema de distribution est nettement different pour les juveniles ; il distingue trois groupes d'especes:
- les plus nombreuses qui se concentrent dans les stations medianes (Km 17 et 33; Ilisha africana, Pseudotolithns elongatus, Liza falcipinnis, L. grandi$quamis, Polydactylus quadrifilis, Galeotdes decadactylus, Trichiurus lepturus,...)
- celles dont les juveniles sont abondants, comme leurs geniteurs, a 1'embouchure : Chloroscombrus chrysurus, S. maderensis, P. brachygnatus ou encore E. fimbriata.
- les especes dont les juveniles ont remonte 1'estuaire et se rencontrent en plus grandę abondance dans les stations d'amont: Eucinostomus melanopterus, Pellonida leonensis.
Pellonida leonensis apparait ainsi comme une espece se reproduisant
preferentiellement dans la partie haute de 1'estuaire, mais en zonę de faible salinite
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plutót qu'en eau douce. Ainsi le schema migratoire que proposent KUNZEL & LÓWENBERG (1990) au Nigeria (ponte en eau douce, grossissement en estuaire, migration anadrome de reproduction) ne s'applique pas en Guinee, d'autant que PANDARE et al. (1992) ont observe la presence de nombreuses larves en Fatala en saison des pluies. II est a noter que cette espece est tres repandue en milieu Continental (ex : haut cours du Niger, d'apres LEVEQUE et al. 1992) ou elle se reproduit couramment.
V: Śłude biologiąue.
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