Actualitć de 1‘archćologie. 121
Actualitć de 1‘archćologie. 121
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Voici donc dćja la seconde livraison de cette chronique, rćsolument partiale — et partielle —. La prćcedente chronique a au moins suscite deux rćactions ćcrites, que je place ici en tete — droit de rćponse oblige... Je renou-velle mon appel aux chercheurs et aux auteurs, afin qu’ils me fassent connaitre, ne serait-ce que par l’envoi d’une simple fiche, les publications locales rćcentes sur le sujet.
REPONSES a ALAIN FERDIERE
- I -
En inaugurant sa chronique et en la situant dans la lignće de Marc Bloch, Andrć Delćage, Albert Dauzat, Paul Lebel, Albert Grenier et autres grands historiens de la Gaule romaine, Alain Ferdićre a au moins le mćrite de situer le debat la ou il doit se trouver. Celui dłune apprćciation globale, mćthodologique et conceptuelle, du renou-vellement que connait depuis quelques temps 1’archeologie et 1’histoire de la Gaule romaine.
Ouelle surprise dans ces conditions, de constater que nous sommes conduits a une version nouvelle de la querelle des anciens et des modernes. Rien n’ćchappe a la censure et le diagnostic est radical : science morte incapable de progrćs depuis Albert Grenier.
Nous nous posons alors quelques questions. De quel droit certains peuvent-ils Ićgifćrer (ex. : il n’y a pas de cen-turiations romaines en Gaule chevelue) et juger (les recherches de X ou Y sont mauvai$es) et oublier qu’une avan-cće scientifique est toujours plus une minimisation progressive des erreurs que la dćcouverte dćfinitive d’un vrai absolu ? Chercherait-on en fait k restaurer un nćopositivisme a coloration scientiste et anglophile, ou la description pointilliste masquerait 1’absence de problematique ?
II est probable que les grands noms auxquels se rćfere Alain Ferdiere ont sans doute eu beaucoup de difficultes a s’imposer en leur temps. Les citer aujourd’hui c’est beneficier de plusieurs dćcennies de lente assimilation et de reconnaissance du travail fecond qu’ils ont produit. En 1985 c’est un acte gratuit.
Parce que la surprise est bien la : en faisant table rasę, Alain Ferdiere refuse de voir tous ceux qui, maintenant, entretiennent le debat scientifique, affirment et renouvellent les methodes et constituent les ferments d’une archeologie nouvelle. Depuis 20 ans par exemple des progres sensibles ont ete enregistrćs, de fructueux ćchanges mćthodologiques ont ćte menes avec des ćquipes etrang&res. Les noms des chercheurs ne sont peut-etre pas des plus connus du public. La faute en revient probablement a ceux qui les censurent. Alain Ferdićre continue k les iaisser ignorer de ses lecteurs. Mais ce lecteur, archeologue de surcroit, qui devra dćvelopper son activite dans une contradiction difficile a assumer (entre sa propre avancće dynamique et un prćtendu contexte scientifique mort) finira par s’interroger sur les raisons d’une telle situation. II ira sans doute aussi chercher ses informations ailleurs que dans la Rcvue Archćologique du Centre de la France.
Gerard CHOUOUER Charge de recherches au CNRS UA Analyse des Formations Sociales de l’Antiquite RCP Atlas des cadastres antiques de Gaule
Besanęon
- II -
La reprćsentation qu’a donnće Alain Ferdiere de « Microtoponymie, archćologie et forets anciennes de Saint-Aubin... » (A. Daubigney, R.A.E. 1983) dans R.A.C.F. 23, 1, 1984, p. 128, impose, au titre de droit de rćponse, la misę au point suivante.
En matiere de microtoponymie, tout reste expćrimental au plan des investigations, tout fichier est par essence singulier, et la systćmatisation de Tensemble reste a construire. Aussi suis-je surpris qu’Alain Ferdiłre joue du pre-supposć sur la configuration que doit prendre, a priori (cf. « il est clair — et bien connu — ») tel corpus... et qu’il decide de ce qui doit etre « raisonnablement » retenu de la microtoponymie d’un secteur dont la dialectologie lui echappe.
Pas plus, au demeurant, son « scepticisme » ne saurait constituer 1’arbitraire de ce qu’il conviendrait de penser sur P« hypothćtique » cadastration des plaines de la Saóne et de Saint-Aubin. Ajouter qu’ici la cartographie des sites est « sans doute assez » complćte frise la malice k defaut du truisme. Ouant a ces « acquis gćnćraux tradition-nels » concernant le climat « plaqućs » « sans contróle » sur une « realitć locale » on voudra bien croire que man-quaient au texte parvenu a A. Ferdiere nos rćfćrences aux dernieres avancees de la palynologie rćgionale et au son-dage entrepris... k Saint-Aubin.
La cartographie des donnees et sa confrontation avec Lensemble du faisceau d’informations (photo-interpreta-tion, plans d’archives... oublićs par A. Ferdiere) constituent un test de la fiabilitć de 1’analyse. Ecrire que les don-nćes microtoponymiques ont ete « assez artificiellement plaqućes » (encore !) « k celles (sic) archćologiques »
Directeur des Aniiquitćs Historiqucs de la Rćgion Centre.