AYANT-PROPOS DU TROISlfiME TIRAGE.
Le premier tirage de cette brochurc a prćcede Pouverture de la Conference de Bruxelles; le second a paru pendant le cours de ses travaux; et quoique ce troisióme vienne aprós la clóture de cette Confó-rence, il convient d’attendre, pour en apprecier les rćsultats et la portće, la publication officielle et com-pl6tc des protocoles.
Cette Confćrence ne saurait etre du reste qu’un premier jalon dans la marche de la civilisation de la guerre; mais, si faible qu’il puisse&re, il aura de la force et de Pavenir, si on nc le laisse pas tomber dans la stśrilitó de 1’oubli. II faut donc dćsormais que 1’opinion liberale rappelle sans retóche & la diplo-matie 1’esprit de suitę et de persśvćrance qui doit le developper.
Nous avons energiquement soutenu l’initiative prise par le gouvernement russe, parce qu'i une ^poque ou la force prime le droit, rien n est plus propre a śbranler son empire, que de 1 amener sur le terrain de la discussion. II est bien i regretter seu-lement que le gouvernenicnt russe et apr5s lui la Conference ne se soient pas placćs au mSme point de vue que nous, celui des deux idees de 1 arbitrage et de la lćgitime defense, qui constituent les deux prin-cipes fondamentaux de la civilisation de la guerre.
Cette brochure, parvenue k son troistóme tirage, reunit dans sa premićre partie les considerations dć-yeloppćes dans les lettres que nous avons adressees k la presse franęaise k Poccasion de la Confćrence deBruxelles, et Pempressement quela presse etran-góre a mis k reproduire la plupart de ces lettres tćmoigne que nos idćes et nos appreciations ont trouve quelques sympathies dans Popinion pu-blique.
En ce qui concerne la Conference, le Moniteur univer$el du 26 aotii citait Papprćciation suivante exprimće, dans une lettre qu’il avait eue sous les yeux, par un homme d’£tat distingue :
« Lance k l’improviste et peut-etre un peu a l’aven-ture, le projet du gouvernement russe courait risque d’śtre enterre sous les critiques du cabinet anglais et sous celles de la grandę rnajoritć de la presse euro-póenne, lorsąue M. Ch. Lucas est venu fort utilement a son aide en faisant de la cause de ce projet celle de la liberte de discussion et en montrant k Popinion li-bórale, qui a parfois ses rnyopes, Pimportance, si elle savait Putiliser, du fait seul qui appelait tous les gou-vernements de PEurope a dśliberer en commun sur les lois et coutumes de la guerre. Le temps prósent n’estpas encore suffisamment prepai*ó pour les prin-cipes prćsentśs pai' M. Lucas en remplacement de ceux du projet russe; mais Pavenir leur apparlient, et plus dun membre de la Conference est decet avis, peut-ótre. j
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