peutlui en donneruno meilleure; mais il ne faudraitpas au moins lui dter celle-la, sans lui en substituer une aulrc i car une reformo sans nom est frappee de slćrililć.
Pour ąualifier une reformę, il faut nćcessairement se demander quelles sonl lcs idćes fondamenlales qui se rćsument en ellc. Or, la reformę relative a la guerre implique deux idees fondamenlales. l’une celle de 1’arbitrage mlernalional pour la prerenir, 1’aulre celle du droil de legitime dćfense pour la regler.
Le nom de civilisation de la guerre me semble heureusemenl rćpondre aces deux idees; car il implique la necessite morale de ramener la guerre au seul cas de sa Ićgitimite, el dans cc cas meme de lui inierdire 1’emploi des moyens illiciles. C’est pour cela qu'il me paraiirail difficile de le remplacer. Mais je lc repete, Monsieur le Baron, ce serail i la Confercnce de consacrer celle rćforme par le nom qui derrait lui appartenir.
Telles sont les observations qui m’ont ćló inspirees par 1’idee quc je conęois de la haulc mission de la Conference de Bruselles el le dćsir de contribuer dans la faible mesure de mes forces a la fairc preraloir (1).
Veuillez agrćer, Monsieur le Baron, 1'assurance de ma plus haute consideralion.
Ch. Lucas,
Membre de flnsiitut.
La Rongere, pres Bourges, (Cher), le 8 aoGl 1874.
(1) Je me borne ń mentionner ici en notę la Icltre que M. le baron Jomioi m'a fait 1'hooneur de m'ćcrire arec tant de courtoisie, et qui tćmoigne a la fois dc son respect pour la liberie de discussion ct dc ses sympathies pour le progris humanitaire; mais je regrette qn’il persiste A regarder le mol rćgularisation comme syuonyme de cirilisation de la guerre. II y a entre ces deux mots l'intervalle de deux idćes bien diffćrentes.
PRESENTEES PAR X. CH. LUCAS, A L’0CCAS10N DE ClIOMMAGB A L*ACA-
DKMIE DES SCIENCES HORALES ET POLJTIQUES DE SON ĆCRIT RELATIF
A LA CONFERENCE INTERNATIONALE DE BRUXELLES SUR LES L01S ET
COUTUMES DE LA GUERRE (1).
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{$txnct DO 8 AOCT 1874.)
La Conference ramie a Bruxelles sur les lois et coutumes de la guerre est un evćnement trop considerable et qui interesse a un trop haut dcgrć la codification graduelle du droit des gens, pour quc TAcademie puisse y paraltre indifferente. J’ose donc esperer qu*elle voudra bien accueillir avec indulgence 1’ecrit quo j’ai publie sur la Conference Internationale de Bruxelles, et agreer rexeraplaire dont j’ai rhonneur de lui faire hommage. J’ose esperer encore qu’elle voudra bien me permettre d’appeler un moment son attention sur Pimportance dc cette Conference.
Cet ecrit se rattache A trois Communications que j’ai cu rhonneur do faire A 1’Acadćmie, et dont je crois dcvoir rappcler les dates et l'objet:
La premićre du 5 octobre 1872 ćtait intitulće : De la necessiUl d'un Congres scientifique International relatif d la citilisation de la guerre et d la codification graduelle du droit des gens. Ellc avait pour objet d'indiquer d’abord la cmlisation de la guerre comme la partie la plus urgente de l’ceuvre de cette codification graduelle du droit des gens, et de montrer ensuite que pour atteindre ce but to travail individuel de la science serait impuissant, et qu’il fallait en organiser 1’action et 1’autorite collcctircs par le concours dc Congrćs scientifique3 internationaux qui uniraient a cet egard leurs efforts et leurs travaux a ceux des corps acaderaiques; que toute-foia cette cooperation meme collective de la science serait encore inefficace, si celle de la diplomatie ne venait s’y joindre. J’etais ainsi amenć A conclure a la double necessite des Congrćs interna-tionaiu dc la science et de la diplomatie.
(1) Le tirage precćdent ne contenait qu’un eitrait de cette commu-nication A 1’lnstitut.