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du moment ou ils veulent dćsormais recourir k 1’arbi-trage pour le rćglement des conflits internationaux, d'en consacrer le principe par un traite entre eux et d’ćtablir ainsi k la fois le spćcimen et 1’autoritś du prćcćdent dans un protocole ou ils inviteraient les nations civilisćes k s’associer k leur exemple, et qui resterait ouvert aux signatures des Etats disposćs k y adhćrer.

En 1853 le Sćnat des Ćtats-Unis vota. k son ćternel honneur, une clause k insćrer dans les traitćs k con-clure avec les autres nations, en vertu de laąuelle toute conlestation qui pourrait surgir enire les parties contractantes, serait remise k la dścision d'arbitres impartiaux k designer mutuellement. Ladoption d’une proposition analogue devrait etre soumise au Parlement anglais par l’un de ses honorables membres. 11 ne s*agi-raii plus alors pour les Ćtats-Unis et 1’Angleterre que de gćnćraliser la consścration du principe de 1’arbi-trage en 1’ótendantdes coutestations des traitćs k tous les diflfórends qui pourraient surgir entre eux.

Une heureuse circonstance semble devoir leur sug-gśrer cette belle initiative. Les cabinets de Washington et de Londres doivent, aux termes des stipulations du traitć de Washington relatif a rafTaire de TAlabama. communiquer aux grandes puissances maritimes l’ar-ticle VI de ce traitć. contenant les trois rfegles qui ont servi de base a la dścision arbitrale du tribunal de fienfeve. L’illustre prćsident de ce tribunal-arbitral a dit avec raison que le moment serait bien choisi de proposerla convocation d’une conference diplomatique pour statuer sur ces questions et sur d*autres deside-rata du droit des gens.

Or, le plus important de ces desiderata. c’est l*ćta-blissement de 1'arbitrage international dom 1'Angleterre et les Ćtats-Unis auraient crće le prścćdent et dont ils proposeraient 1'imitation.

Nous sonimes convaincu qu’en suivant rśsolument ce plan de conduite 1’Angleterre et les Ćtats-Unis reus-siraient dans un temps assez rapprochó peut-etre k dćlivrer 1'Europe du systeme du service militaire per-sonnel obligatoire par Tadoption de celui de 1’arbitrage international, et finiraient par triompher des resis-tances meme de la Prusse, ćclairće par une plus saine intelligence de ses vćritables intśrets au dedans et au dehors.

La Prusse, en eflet, n’est-elle pas contrainte au dedans k faire l'aveu officiel (1) que le mouvement progressif de rśmigra'ion dont elle est si vivement ćraue, a sa cause principale dans le dćsir de se sous-trairc au service militaire personnel obligatoire? Ne s’est-elle pas dćj& aperęue combien elle denaturait 1’organisation de^ce service militaire personnel obligatoire par l'innovation de celui du suffrage universel. et n’a-t-elle pas ćte frappee de 1’incompatibilite qui eiistait entre ces deux systemes?

Quant a l'extćrieur, son habile et clairvoyante di-ploraatie peut-elle meconnaitre que la prdponderance que lui donnę cette puissame organisaiion du service obligatoire n est que momentanśe, et qu’elle doit cesser le jour ou 1‘imitation de ce systeme par les autres nations aura retabli les conditions des lbrces respeo tives do l'dquilibre europśen. Cet avantage transitoire

(1) Discours du miaistre de 1’intereur au Reichstaę.