gestifs dans tous nos milieux, developpes ou non, nous avons develop-pe une nivellation typique. Le type des organisations autogestives, leurs rapports envers 1’organisatłon communale ou republicaine, etc. est en gros partout le meme.
J’estime de meme qu’il faut dćpasser la nivellation en gain (mais en meme temps lutter contrę les disproportions de gains injustifiees), et lutter contrę la nivellation dans 1’autogestion. Bref: il faudrait per-mettre, dans nos milieux les plus developpes la formation de rapports autogestifs ou 1’influence de la classe ouvri£re et des travailleurs en generał trouverait sa pleine expression, ce qui developperait et rend-rait plus directe 1’influence des structures autogestives developpees, non seulement dans leurs communes, mais aussi dans les republiques et dans la federation. Car il ne faut pas oublier que quelques-unes de ces communes developpees representent les capacites economiques, culturelles et intellectuelles les plus developpees de leur republique. Point n’est besoin de souligner que ces regions autogestives plus deve-loppees pourraient venir en aide aux regions non-developpees et agir sur elles comme des paradygmes des rapports socialistes developpćs et humains.
Cette position differenciee quant aux possibilites et besoins des dif-ferents niveaux des rapports autogestifs dans certaines de nos regions, le depassement de la nivellation dans la realisation des rapports autogestifs, sont la condition prealable indispensable au d£veloppement accelere des rapports atuogestifs de notre socialisme et au depassement de la societe politique.
Nous voudrions effleurer encore un probleme. Je pense que jusqu’a maintenant, on a trop peu etudie la relation socialisme yougoslave capitalisme developpe, capitalisme avec lequel nous devons necessai-rement entretenir des rapports politiques et economiques. Cette relation est encore la source de nombreuses difficultes dans notre deve-loppement socialiste, car les pays capitalistes developpes sont encore dominants economiquement (et dans une grandę mesure, culturelle-ment). Cela veut dire que par leur developpement economique et so-cial, ils imposent certains crit^res bien determines, des valeurs, un rythme de developpement, des points de vue, etc. Et tous ces pays se trouvent deja dans la phase de developpement de la societe et de la psychologie de consommation, caracterises par la creation de nom-breux besoins artificiels, par une production de masse de mauvaise qualite, ce qui ne fait que perpetuer, du moins jusqu’a maintenant, la division du travail et tous les phenomenes de 1’alienation economique, politique et ideologique qui nous sont connus.
Le socialisme, dans les pays ou il est aujourd’hui une realite, pour-rait s’opposer en commun, a 1’echelle mondiale, a 1’influence nćgative alienee de la societe de consommation. Cependant, les diffćrences dans le monde socialiste contemporain, sont telles que ce monde est davantage non-unique qu’unique, plus alienć que non-ali^n6, trop pour qu’une action commune ayant pour base, bien entendu, les rapports autogestifs, puisse etre prise en consideration. Dans les pays capitalistes developpes, certaines influences de la classe ouvri£re et des forces socialistes sur la formation differente de la production, de la
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