clergć, tous devraient concourir i remplir cette haute raission. II n’en est pas aujourd‘hui de plus belle que celle-la. *
Vais pour agir sur 1'opinion publique. il sarait qu il fall.ait avant tout le prograrame du nouvel ordro d'idćes dana lequel il importait do la fairo entrer, ou mieus encore, une formule courte et preciso de ce programme, facile k comprendre et a retenir. 11 me conseillait Tivement de donner la formule precise de celui que j avais com-mencć a davelopper devant 1'Acadćmie. dans mon memoire du 5 octobre 1872, sous le titre de : Xdcessitd <Tun congrh scientifigue Internationa?, relatif A la Codification du droit des gens. a la cict-lisition de la guerre, et A Farbilrage International.
.le ra’empressai de lui soumettre cette formule ainsi conęue :
1® Codification graduelle du droit des gens par le double eon-cours des congrls de la science'et de la diplomolie, en commenęant par le riglemenl des Conflits internationauz:
2° Ciciliser la gueire puisguon ne pouzait FaboUr, et procłdcr A lacirilisation de la guerre par le principe de Farbilrage pour la precenir; et quand e.lle nazait pu ćtre prćzezue, par celui de la U-gitime ddfense pour la ri gier, puisgue la seule guerre que la morale pul acouer, ćtait la guerre dśfensize pour Findtpendance nationale.
11 donna sa pleine adbesion 5 cette formule sous la r&erre d*une importante addition. 11 faisait observer que lorsque 1’arbitrage n'avait pu reussir a ptćvenir le commencement des hostilitćs, son róle netait pas achev4; car il importait d*v reccurir k la fin des hostilitćs pour regler d*une maniere ćquitable les conditions de la paix. 11 ajoutait qu"autrement, sans rintervention de 1’arbitrage. jaraais 1‘oeurre de conciliation nepourrait s*općrer entrele vainqueur et le vaincu ; car ce dernier aurail toujoura a subir les conditions injustes, esagerees et humiliantes que le vainqueur irapoee, et qui engendrent ces haines nationalea par lesquelles se perpetue la guerre.
Aux d.<ux point* prćcites de la formule renait donc s ajouter en tioisićme le suivar,t:
Quand Farbitrage nazait pu empłcher le guerre, necessite d g recourir d la fin des hostilitćs pour en pretenir le retour par le re-glemenl ćquitable des conditions de la paix, sans lesguelles l'ceuvre de rćconciliation ne pourrait sopćrer (1).
Pour concourir dans la faible raesure de mes forccs a realiser la peDsće du comte Sdopis, j'expo3ai les trois points de cette formule dans des ćcrits qui s'adressaient successirement k la pressc poli-tique, a la presse judiciaire, unirersitaire, catholiqueet protesrante, et je les dćveloppai dansune serie de Communications k 1’Acadćmie, d*oii ils devaient sc repandre dans la rćgion scientifique, soutenu dans cette actire propagandę, par les chaleureur et persevćrauts encouragemcnts dc 1'eminent Confrere doot 1'amitić me 1’arait ins-pirće.
La sentence arbitrale de Geneve produisit un effet sur 1'opinion publique et parlementaire elle-meme, qui dćpassa de beaucoup l’at-tente du comte Sclopis, sans toutefois que le calme de son esprit et la solidite de son jugement s'en esagerassent Ja portće. !lse rejouit beaucoup sans doute des \otes successifs de la Chambre des com-munes en Angleterre, de ceux de la Chambre des deputćs dans les royaumes d‘halie, de Suede, des Pays-Bas et de Belgique ; de ceux encore de la Chambre des reprćsentants aus Etats-Unisen faveur de 1 arbitrage international. Mais ce succćs, des deux cótća de l’AtJantique, ne troubia pas la surete de ses appieciations, 11 savait qu'il faut longtemps lutter contrę les traditions d’un passe Rćculaire avant d‘en briser la chaine, et qu‘une si grandę reformo ne pourait, dans son developpement graduel, que cheminer lente-meut vers l*avenir qui lui ćtait reservć. Mais rien ne pouvait ebranler sa foi dans cel avenir, ainsi que ses lettres en contiennent le precieui et consolant temoignage.
11 faut s'attendre, en effet, comme il le savait, quc pendant longtemps encore la guerre, ce meurtre en grand, fera couler le
,1} Cette declaratioD ćtait menti&unee sous le n° 8 dans les prole-gomenea indiąućs dans men memoire precite du 5 octobre 1878 rela-tif a la codification du droit des gens, et si j*arais orais de la com prendre dans ma formule, c’est que je craignais que 1'esprit public ne ffit pas encore suffisamraent prćpare k laccueillir.