RAYONNEMENT DU PELER1NAGE DANS LE MONDE CATH0L1QUE
Que le foyer de la Dćvotion, allumd ici il y a trois cents ans, rayonne eneore de nos jours comme ii le fit dfts le ddbut, nos fótes contemporaines le dćmontrent suffisamment.
Sans doute les dćmonstrations de la pidtd dvoluent; ó cótć des manifestations anciennes il s’en produit nctuellement dautres que la premióre pćriode n’a pas connues : ce sont par exemple les pftlerinages collectifs plus nombreux, organisds soit par des paroisses loin-taincs, soit par des cantons ou des rćgions entićres auxquels participent un grand nombre de prdlats et d’ćvdques.
Mais ce qu’il y a de particulier ft notredpoque, c’est la diffusion de cette ddvotion dans le monde sous l’in-fluence des dvćnements de Keranna : le flambeau de sainte Annę, loin de s’obscurcir aprfts trois «i£cles de rayonnement, projette aujourd’hpi sa lumiftre par delft la Bretagne et par delft mćme les frontiftres de la France.
Toutes les fois qu’un vrai dćvot ft sainte Annę, en quelque endroit du monde qu’il habite, a une faveur ft lui demander, c’est du cóte de la Bretagne qu'il tourne les yeux : tant on a partout la conviction que ce sanc-tuaire est le principal sićge de sa souverainetd sur la terre.
Au XVII* siftcle on vit se raviver ou s'allumer dans tous les diocftses de la province des foyers dedćvotion cn 1’honneur de sainte Annę ; et l’une des circonstances les plus caracteristiques A noter dans Phistoire de ce PAIerinage, c'est PintensitA du foyer animateur cr$$ ici par la main de sainte Annę. Au XIX*siAcle nous avons eu sous les yeux le spectacle du m£me rayonne-raent 9ur une plus vaste ćchelle; et c’est dans le monde entier que Ton trouve maintenant des ćglises qui se regardent comme les filialesde Sainte-Anne d’Auray.
Et ainsi nous remarquons dans la diffusion du culte de sainte Annę un progres constant. Ce quc les capu-cins et les carmes au XVII* siAcle et les AIAves des jćsuites au XIX* firent pour populariser cette dćvotion dans toute la Bretagne (1), ce que les missionnaires dio* cćsains continuent de faire dans nos paroisses, — les prótres sortis du Petit Sćminaire le rćalisent eux-mćmes, avec une pićtć filiale, dans les pays lointains qu’ils ćvangćlisent.
Fii.ialbs db Saintb-Annb dAuray.
La plus celóbre de ces filiales et trAs certainement la plus ancicnne est Sainte-Anne de Beauprć, fondće au Canada, dAs le XVII* siAele.
« Par une admirable et touchante disposition de la Providence, son origine se ratlache 6 un sanctuaire cAlAbre de Pancienne France », au temoignage mAme des evAques canadiens (2).
« En effet, d'aprAs une tradition vAnerable, le sanctuaire aurait AtA construit par des marins bretons, qui, se voyant sur le point de perir, firent le vceu de bAtir -une chapelle A la patronne de leurchAre Bretagne sur le rivage oA ils aborderaient » (3)..
(1) YoirTome-i. p. 306 sqq ctTomc m, p. 72.
(2) Lettre collective adtcssćc par leurs eveques aux lidćlcs de 33.diocćsc8.
(3) Seint«-.\nne de Beeuprł: Guide du Pćlerin et du ViHiteur,.C4. FBRlaso: Uutoire da Cenede : I, 437 ; — A. de la Touche... D aprds une autre tradition. consignAe dans Le vie et let gloiret de teinie Annę (par un RAdcmptorisle canadien) m une damę pieuse entreprit de