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PROBLEMES D ’IMMUNOLOGIE
» 2, Les souris infectees par les vibrions specifiques El Tor guerissent par traitement avec les serums prepares contrę les toxines El Tor ou Nasik. Le serum eholeriąue prepare sur le chcval ćchoue completement (mais comme Kraus Pindique dans une notę en bas de page, un sćrum cholerique preparó par Pfeiffer chez des chfcvre$ neutralisait aussi la toxine El Tor).
»3. Les souris infectees par V. Nasik guerissent si elles sont traitees par les serums prćparśs avcc les toxines El Tor ou Nasik. Le $6rum choleriquc est sans action curative.»
En raison dc ces faits, Kraus soulignait qu'on nc pouvait obtenir de suceds dans le traitement du cholera qu>avec les serums qui contiennent des antitoxines aussi bien que des bacteriolysines. II faut cependant noter que les souris utjlisćes dans ces epreuves ne pouvaient survivre que si on les traitait par les serums appropries une heure au plus apres Pinfection. Les cobayes survivaient, occasionnellement seulement, si on leur administrait de fortes doses dc serum par voic intraveineusc une dcmi-hcurc aprćs Pinfection. Kraus mettait donc en gardę contrę la tentation de conclure des rśsultats favorabJes obtenus sur une seule espćce animale h une action possible des sćrums sur d'autres espćces, et il exprimait la crainte que Phomme r^agisse, vi$-a-vis des traitements specifiques du cholera, comme le cobaye et non comme la souris.
Schurupow (1909), rapportant les resultats de tests prałiques avec un dess6rums de Kraus, que celui-ci lui avait envoye en Russie, declara que ce serum ne possedait que de minimes propri&es antitoxiques et qu’il n'agglutinait les vibrions choleriąues qu’au titre de 1/500.
Pour preparer lui-meme un serum cholerique, Schurupow tenta d’abord dlmmuniser des chevaux avec des vibrions vivants (voie non indiąuee). Cependant, il constata que le serum de ces animaux ne montrait que de faibles proprietes agglutinantes et bactóricides, et pas de pouvolr antitoxique. Schurupow admettait, toutefois, que ses expćriences ne confirmaient pas celles des autres chercheurs: Kraus, par exemple, qui avait obtenu, par immunisation sous-cutanee des chevaux avec des vibrions vivants, un serum dont 0,07-0,1 ml neutralisait ] ml de toxine.
Eu egard aux resultats decevants qu'il avait obtenus avec les vibrions cho!6riques vivants, Schurupow immunisa des chevaux avec des filtrats (sur bougie Chamberland) de cultures de V. cholerae traitees par des alcalins. Les serums ainsi obtenus possedaient des proprietes agglutinantes (titre 1/10000) mais, d’apres Schurupow, n'avaient pas de pouYoir bactericide. A en juger par les rares donnees foumies par cet auteur, ces serums faisaient preuve d’un pouvoir protecteur considerable et meme dłune action curative contrę Pendotoxine, mais, k moins de leur administrer de fortes doses prevenrives, les cobayes montraient des symptómes d’intoxication severes, avant de guerir, finalement.
On le voit, les divers chercheurs que nous venons cTenumerer ont ete unanimes k declarer qu’ils avaient obtenu des serums dotes, k des degres divers, de proprićtes antitoxiques, bien qu’ils aient employe des antig&ies diffdrents pour rimmunisation de leurs animaux. Toutefois, Pfeiffer et ses collaborateurs contredirent ćnergiąuement ces dćclarations.
Pfeiffer & Wassermann (1893), en fatsant des epreuves d^immunisation pa$sive chez les cobayes avec des serums de convalescents de cholera, constatórent Faction bactericide manifeste de ces sśrums, mais aucun role des antitoxine$; ils condurent donc que Firmnunitć cholerique, tant passive qu’active, dependait de la presence des bacteriolysines. Cette thćse fut appuyee par IssaefT (1894) qui trouva que les serums des cobayes immunises contrę le cholera aussi bien que ceux des choleriąues convalescents, quoique dotós de proprietes protectrices nettes et meme, dans une certaine mesure,