“ Le Japonais,” (lit Percival Lowell, “courtise la Naturę et il scmble (|ii’cllc Pćcoute et liii sourit; <|ue 1’nmour la transllgure de son rayon <Iivin comme il transfigure une jeune viergc. Nulle part clle n’est plus aimabH qu'au Japon; un climat uniformement tcmpćre, des mois cle printcmps et des mois d’automne sópares par un hiver tle quelques se-inaines; un pays de fleurs ou le lotus et le cerisier, le prunieret le wis-taria poussent ensemble; 011 le bambou entoure Porąbie; ou le pin a enfin trouvć son palmier; ou les /.ones tempćiee et tropicale se con-fondent dans un long baiser.”
II.
Apres une journee en chemin de fer le long du Hudson et du lac Champlain, ou bien une nuit de wagon-lit, le voyageur cl’Europę ou de New York se trouve au point initial dc son voyage. * TOAwro* Dc Montreal A Vancouver la ligne du Paci fu me C;i-, . rnWT((urWT nadien cnscrre le contmcnt,rebe les deux ocćans comme s’ils n’etaicnt sópares quc par un enorme quai. Dans des voiturcs luxueuses ou il dort, dtne, se baigne, fumc et lit comme a 1'hótel, il contemple le panorama du continent.
Toutes les beautćs du nouveau monde se revelent a lui; les im-menses lacs, les grands lleuves, les plaines et les prairics, les forets et les marais, et enfin la plus grandiose chaine de montagnes.
Le train grimpe, sante, se prćcipite par dessus les barrieres, dans la gorge du Frazer, par les plaines boisćes de Hurrard et cssouffló s^rrete A cótć de 1’immense paquebot blanc qui doit transporter le voyageur de 1’autre cotć de 1’ocćan, dans le vieux monde cjni est le berceau de Thumanitó.
Avec son indicateur annotó — un livret fort utile — le touriste a une vue A vol (1’oiseau de tout le continent et en ntilisant les pages blanches il en fait un complet journal de son voyage par terre. De la fenetre d*im wagon on petit se livrer A d’intóressantes etudes de gćologie, de botanique et d’ethnologie. Durant la premiere journće le train file a travers la region des anciens glaciers (lont les traces sont si evidentcs qu’a chaque instant on s’attend A voir quelque torrent sortant de la ravine prochaine plutót ciu’tm des innombrables lacs encaissós par la foret.
Le second jour le paysage continue sur une plus grandę echelle et la vue cmbrasse cette vaste mer intćrieure aux eaux bleues, le Lac Supć-rieur. Le cotć nord est un viai paradis pour le chasseur LAC et le pecheur; on y voit une fonie de lacs et de ruisseaux SUPE;R,EUR rapides clont les noms se traduisent par truites, et des truites de six livres, s’il vous plaft. A Fort William les voyageurs qui ont choisi la routc d’Owen Sound par le Lac Htiron, le pitto-resque Sault Ste. Marie au Lac Supćrieur, reprennent le train et A Moose jaw, bien avant dans la prairie, le contingent de Chicago, de St. Paul et des Etats du Centre nous rejoint par la route du <ł Soo Pacific.M Comme d’autres voyageurs arrivent de tous cótes, on s*imagine quc le monde entier est en route pour le Japon et qu’on fait paitie de qtielque gigantesque exode.
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