trop interventionnistes de rOrlćanais. Ces interventioas seraient particulićrement visibles au second livre des epigrammes, ou 1'ćditeur se serait perrais de modifier Ies dtres et ies noms des destinataires feminins des pićces afin de «tenforcer 1'unitć et 1'aspect camoniere»16 du recueil. Ce fiaisant, si 1'on s'en tient toujours 4 lliypothćse de Defaux, Dolet aurait maladroitement confondu deux maitresses de Marat, nuisant du coup aux projets amoureux de cdui-ci, qui ne lui aurait jamais pardonne cette bevue. La colćre de Marat envers 1’OrIćanais ne tardera pas 4 s’exprimer puisqu’elle justifierait les modifications apportćes 4 !'ćmission de cette mćme edition de ses (Euvres, mćticuleusement revue et corrigee par Sćbastien Gryphe 4 peine quelques semaines plus tanL Dans cette ćmission, on notę la suppression des deux textes elogieux ecrits 4 1'intentioa de Dolet (1’ćpigramme et 1’ćtrenne), lesquels sont remplaces par deux ćpigrammes qui prennent 4 partie 1'Orieanais: «A ung quidem» et « A Benest»1 7. On remarąue egalement que la prćface que Marat adressait en signe d'amitie et de confiance 4 Dolet dans la premićre ćmission est dćsormais destinee 4 1'intention genćrale de «ceulx qui par cy devant ont impnme ses oeuvres». Bref, toute allusion 4 la camaraderie unissant les deux hommes disparait de cette seconde ćmission1 8.
1 6 G. Defaux, *ibidp. 162 ; cette hypothese appuie celle que nous soutenons dans notre mćmoire : Dolet est soucieux de Vunitę des livres qu’il edite, d’oń le soin qu'il preod k mettre les pieces escortes en reiation avec [es epities du Second Enjcr; cf. infra, chap. V et VI.
1 7 Cf. C. Marot, (Euwes po&iąues, ed. par. G. Defiuu, Paris, Bordas, 1993, t. Q, pp. 227-228. Deux autres epigrammes causdąues ecrites per Maroc seraient desdnćes k Dolet Cependant, leur publicańon est taxdive. (I s'agit de «Contze rinique», qui paiait en 1546 dans 1'edition lyonnaise des (Euvres de Marot par Jean de Tournes (cf. ibid., pp. 320-321) et «D*un orgueilleux emprisonnć pris du Utin», qm parait en 1550 dans les Traductions [.../ publtóes i Paris cbez Ćtienne Groulleau (cf. ibid, p. 327).
1 8 Cf. C. Marot, «Gćment Marot k Esdetme Dolet*, dans (Euvres poeńąues, ćd. par G. De bunt, Paris, Bordas, 1990, LI, p. 403 ; le texte odginał de L'ćpitre est reproduit pp. 9-11 et les variames de 1’emission de Gryphe sontdocoćes pp. 402-403. Q est intćressant de noter qu'une autre brouille qui marque le mil im des lettrćs duiant la Rcoaissance franęaise, soit ceOe entre Visagier et Bourbon, sinscńt pareillemcnt dans un jeu de variantes ćditoriales: loisąue Bourbon accuse Visagjerde plagiat, cedermer,froissć,rćpiiqueetdQtEieuaeiiaaveUe ćditiofi de ses ^igrammer de laąuelle il preod bien soin de supprimer les pićces flarteoses jadis dćdićes k Bourbon ; cf. L_ Febvrt, Le ProbUme de
iincroywtce au XVF siłcle. La reliffon de RabeUds, Paris, Albin Michel, 1962 (1942), p. 53.