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Adeline RUCQU01

l’« universitć » de Palencia (1) ne peut plus etre misę en doute et sa crćation doit etre fixee au dćbut des annćes 1180: divers documents permettent de savoir que, des la fin du XII^e siacie, les Arts, la Thćolo-gie et le Droit y ćtaient enseignćs. Le futur saint Dominique, alors chanoine d’Osma, y ćtudia la thćologie k partir de 1185 ; le juriste ita-lien Hugolino de Sesso y rćdigea quelques traitćs de droit civil vers 1195 ; un Ars dictandi anonyme et une grammaire en vers, le Verbigi-nale de Petrus Palentinus, remontent sans doute aux premićres annćes du XIIl^e sićcle. La mort d’Alphonse VIII et les troubles du court rćgne d’Henri I^er de Castille (1214-1217) furent durement ressentis k Palencia. Le studium parvint cependant k surmonter la crise et des maitres espagnols et ćtrangers, comme le thćologien anglais Odon de Cheriton (c. 1180-1246), s’y illustrerent dans les annćes 1220-1240 ; mais la mort en 1246 de son principal soutien, l’ćveque Tello Tćllez de Meneses, et les conflits qui opposćrent ses successeurs aux rois tout autant qu’aux habitants de Palencia dont ils ćtaient seigneurs eurent pour consćquence la rapide disparition du studium, aprćs quelque soixante-dix ans d’existence.

A la fin de 1’annee 1218 ou au dćbut de la suivante, le roi de León Alphonse IX avait choisi Salamanque pour y creer k son tour un studium sur le modóle de Bologne ou Montpellier. Ferdinand III de Castille et León (1217/1230-1252) octroya diverses chartes d’exemptions aux maitres et etudiants du studium, que son successeur Alphonse X le Sagę (1252-1284) appela universitas dans le statut qu’il lui donna le 8 mai 1254 ; l’annće suivante, le papę Alexandre VI confirma le statut de l’universitć et lui accorda la licentia ubiąue docendi ou, en d’autres termes, la reconnaissance des grades qui y ćtaient confćrćs puisque leurs titulaires pourraient desormais enseigner dans toutes les universites a l’exception de Bologne et de Paris - cette restriction dis-parut en 1333 -. Les statuts de 1254 instituaient des facultćs de droit civil, droit canonique, aits - logique et grammaire - et medecine, ainsi qu’un enseignement de la musique; le salaire des maitres et des officiers fut assure par le roi qui en confia 1’administration, en son nom, aux premiers magistrats de la ville. Salamanque devint ainsi 1’une des grandes universitćs d’Occident, alors meme que Palencia disparaissait. Vers 1275, deux fils du celebre glossateur Accurse y enseignaient le droit.

Alphonse X de Castille fonda ćgalement durant son rćgne des studia a Valladolid, Sćville - specialise dans Fenseignement de 1’arabe

(1) La ąualification d’« universitó » est contestable dans la mesure oix maitres et ćtudiants ne s^łimirent pas en Corporation comme le firent vers 1200 ceux de Paris ; le stiulium generale de Palencia fut sans doute organisć sur le modele de Bologne, Montpellier ou Saleme.