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4.23.2 Liens bureaucratiques et dependance face a 1’Union Sovićtique en Tchecoslovaquie
Au niveau de 1’ćtendue de 1’appareil coercitif, la Tchecoslovaquic ćtait dans une position moins favorable que la Roumanie. Au moment de la Rćvolution en 1989, le Ministerc de Pinterieur avait informć le Politburo de la disponibilite d’une force de frappc a meme d’affronter jusqu’a 30 000 manifestants - loin des centaines de milliers occupant les rues de Prague541. D’abord, la Tchecoslovaquie bureaucratique-autoritaire n’avait aucun equivalent au Securitate roumain. La police secrete (StB) employait environ 9000 personnes dans un pays de 15 millions d’habitants542 et ćtait fortement liee a Moscou. Selon Kieran Williams et Dennis Deletant543, le StB ćtait egalement le produit d’un environnement burcaucratique fortement developpe544. La police secrete adoptait ainsi un role de police politique, etablissant des portraits detailles de la situation politique du pays, dans le but dMnfluencer les politiques adoptees par le rćgime, plutót qu’un role d’initiative545. La marche etudiantc du 17 novembre avait ete reprimee, non pas par la police secrete, mais par la police reguliere et les forces anti-terroristes546 et suitę aux evenements, la police secrete est restee fidele a son identite institutionnelle en tant quc police politique, a savoir qu’elle declara un etat d’urgcnce de troisićme niveau (activation d’unitćs speciales de la police et du StB) mais attendit des ordres univoques du Politburo - qui ne furent
George SchOpflin. 1993. Politics in Eastern Europę, Oxford: Wiley-Blackwell, p.23.; citć dans Steven Saxonberg. 2001. op cit., p.341.
Kieran Williams et Dennis Deletant. 2001. op cit., p.32.
II n’existe que trćs peu d’information sur la police secr&te tchćcoslovaque comparativement au Securitate roumain, notamment car les dossiers de la premićre ont ćtć dćtruits au moment de la Rćvolution. A ma connaissance, les seuls travaux sur le sujet sont ceux de Condoleezza Rice (1984), dc Dennis Deletant (1999) et de Kieran Williams et Dennis Deletant (2001).
Kieran Williams et Dennis Deletant. 2001. op cit., p.26.
Ibid., p.48.
Ibid., p.46.