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Ił portait une chemise au col entrouvert sur un (outard a pois noue negligemment. Entre sa photo et celle de sa filie, il s’etait ecoule plus de vingt ans sans doute, et ce pere et cette filie semblaient plutót frere et soeur. A la pensee qu’elle avait tenu a se faire photographier dans la meme pose que son pere et sous le meme eclairage, j’eprouvais une certaine emotion.

—    Je lui ressemble, hein ? Je suis tout a fait une

Dressel.

Et elle avait dit : « Une Dressel », comme elle aurait dit une Habsbourg ou une Lusignan.

—    Si j’avais voulu, j’aurais pu moi aussi travailler dans le spectacle, mais il n’aurait pas aime ęa. Et apres lui, c’etait difficile.

—    II devait etre un bon pere, ai-je dit.

Elle m’a regarde avec ravissement et surprise. Enfin, elle avait rencontre quelqu’un qui compre-nait qu’elle n’etait pas la filie de n’importe qui mais de Harry Dressel. Plus tard, quand je suis venu habiter definitivement chez elle, j’ai devinć que je jouerais un role important dans sa vie. J’etais la premiere personne avec qui elle avait pu parler de son pere. Or, elle, c’etait le seul sujet qui 1’interessait. Je lui ai dit que moi aussi son pere m’intriguait au plus haut point et que depuis que nous nous etions rencontres, je me posais sans cesse des questions sur cet homme. Je lui confiai mon projet : ecrire une biographie d’Harry Dressel. J’aurais fait n’importe quoi pour elle.

Elle ne l’avait pas revu depuis 1951, du temps

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