peut-il etre une compensation sufflsante au móconten-tement inevitable que 1'imitation de ce systeme prus-siencausoa tous les peuples. dont il bouleverse Texis-tence civile, ćconomiąue, industrielle et pacifiąue.
On voit corabien la paix du monde dópend en ce moment de 1’Angleterre et des tótats-Unis; car ces deux grands peuples peuvent seuls la garantir en prenant l’initiative (1) de la consścration de l’arbitrage pour le róglement de leur conflits internationaux, et en meri-tant la reconnaissancc des contemporains et celle de la postćritó par ce bel exemple que les nations civi-lisćes ne tarderaient pas k iraiter.
L’ordre morał a. en eflfet, comme 1’ordre physiąue, sa loi d*attraction; etquand une fois on voit apparaitre une vśritó qui saisit 1’esprit humain par la clartó de son óvidence et 1’autoritś d’un prócćdent, elle attire a elle,. par une puissance irrósistible, les dmes, les in-telligences et les volontćs. La conscience humaine la proclame, la raison publique s’en erapare et elle ne tarde pas k devenir un fait accompli.
XI
L'ere nouyelle et prooressiye de i/arbitrage.
Si dans ce memoire, comme dans le prćcćdent, l’ar-bitrage International se prósente k un point de vue bien diffćrent de celui auquel s’ćtaient placćs Henri IV,
(1) Nous avons fait appel k cette initiativc par un ścrit insere dans-la Recue chretienne du ójuin sous le litre de : Un vceu de cirilisaiion chretienne adresse a 1'Anglderre et aux Elats-Unis. Cc tuju esl developpć dans deux leltres, l‘une en datę du 6 mai au l’abbó de Saint-Pierre, Kant et Bemham, ce n est pas que nous soyons dispose a reconnaitre la yśritd du re-proche qui leur a ete trop souvent adressś de n’avoir poursuivi qu’uue utopie. Lorsąue ces esprits eleves et gćnćreus. croyaient que l*idśe de Parbitrage ne pou-vait recevoir son application qu’& la condition prćalable d'un systeme de confedćration entre les Etats, qui presentat Porganisation permanente d’un tribunal de justice arbitrale, charge de juger les diflerends entre les Etats confćdćrćs, et pourvu de la lorce materielle necessaire pour faire respccter et exćcuter ses dści-sions, ce iPetait pas la rever une utopie, mais seule-rnent Pidćal de Parbitrage international, ce qui est bien diffiśrent. L’utopie, c’est la chimere, c’est a la fois Wrrationnel et Pirrćalisable.Ceąui caractćrisc Putopie, c’est Pirapossibilite de son execution; tandis que Pideal ne peut presenter que Pimprobabilite de sa realisation.
L’idćed’un systeme de confćdćr&tion et de la per-manence d un tribunal arbitral appele a rćgler les conflits qui pourraient s’ślever entre les confedśres, ne saurait etre considóróe comme une utopie, car non-seulement elle n*est pas irrealisablc, mais elle n’est pas nieme irrealisee. L’histoire piimitive de la Grbce nous en offre, eneffet, unexempledans 1’institution des amphictyons, qui, si elle n*atteignit pas compl&tement son but, ne se recommande pas moins par 1’autorite d’nn prćcedent; et nous retrouvons cette idće de nos jours dans Pexistence de la cour supreme federale des Etats-Unis.
Le tort de ces grands esprits, c'est d'avoir inóconnu
tr^s-honorable M. Ghdstone, premier lord dc la Trćsorerie, et 1’autre i S. Exc. M. le Prćsident des Ćtals-lnis, en dale du 7 du mćme niois.