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sentiments comme la peur, le doute, 1'ennui et les inąuietudes sont venus ponctuellement habiter les voyageuses et voyageurs.
Tout cela, joint a la presence constante de multiples personnes ont semble influencer les croyances des voyageuses et voyageurs. Quelques-uns ont pretendu que leurs amis etrangers avaient eu tendance a partager des convictions ou des peurs. Par exemple, ils racontaient des histoires, des mythes qui les mettaient en gardę par rapport a des dangers possibles ou encore des regles sociales «non-dites». Certains ont choisi de les croire, d'autres y ont mis un bemol. Cependant tous ont eu du mai a verifier 1'authenticite de ces temoignages. Rita a particulierement ete choquee par des rencontres qu'elle a eues avec des Europeens et des Nord-Americains. Elle etait d'avis que ceux-ci profitaient des avantages du pays, qu'ils conservaient leurs habitudes de vie occidentales et qu'ils exploitaient les personnes locales pour leurs propres besoins.
Ce bouillonnement d'emotions et ces confirontations joumalieres ont semble desorganiser, durant un moment, les individus:
Rita : Une journee je pouvais dire: «(...)wow c’est merveilleux ce que je vis», pis rendu au soir me dire, j’m’ennuie, j’veux m’en retoumer chez nous.
Paulus: ęa fait que les premieres joumees j’ai vraiment trippe la, je me demandais quand j’allais voir mes amis... je disais: «(...) ęa se peut pas, j’ai dit je ne prendrai jamais ma douche dans ces conditions-la, j’serai jamais capable 11.. de vivre dans cette familie la.»
Cette periode semble etre marquee par des comportements paradoxaux alors que certains ont paru s'associer aux etrangers, se faisant porte-parole de l'injustice ou de causes «des veuves et des orphelins». Quelques personnes ont semble se durcir face aux etrangers et une personne a exprime le desir de quitter le pays. De son cóte, Penelope a commence a tisser plus de liens avec des occidentaux en voyages tandis que Gaston s’est trouve mieux et plus joyeux a 1’etranger qu'au Qućbec. On peut presumer que certains etaient i la recherche de leurs racines, qu'ils ten tai en t, par